Magazine Humeur

Bas les masques ! au pays de Sarko, c’est pas very «Nice» et ça «cogne»

Publié le 22 janvier 2010 par Kamizole

manif-nice-masque-pancarte-21-janvier-2009.1264145817.jpgPour ceusses qu’auraient encore moins d’anglais que moi : “nice”, peut se traduire par agréable, joli. Je n’y peux rien mais le jeu de mots m’est venu tout spontanément quand j’ai lu ce titre Interpellé à Nice à cause du masque de Sarkozy sur la page d’accueil de Google et qu’ensuite j’ai lu l’article de Nice-Matin Échauffourée police-manifestants hier à Nice : un blessé. Quant à “cogne” pour les cézigues qu’entraveraient point l’argomuche, il s’agit des flics. Il semble bien qu’à Nice ils aient voulu honorer cette réputation…

Tout ça pour une blague de potache, même si en l’occurrence, il s’agit d’enseignants. Vraiment pas de quoi casser trois pattes à un canard. Et encore moins de casser du manifestant ! C’est pourtant ce que fit la police nationale à Nice – place Garibaldi, est-il précisé – à l’encontre de deux syndicalistes enseignants qui osaient porter un masque en latex à l’effigie de Nicolas Sarkozy et arborer une pancarte rappelant sa fameuse et exquise de politesse sortie au Salon de l’agriculture en 2008 : «Casse-toi, pauvre…».

A n’en point douter, un crime de lèse-majesté ou pour le droit contemporain le délit – réprimé par la loi du 29 juillet 1881 - «d’offense au chef de l’État», rien moins que cela pour les zélés policiers qui voulurent les embarquer sur-le-champ. Des élus communistes s’interposèrent alors. Mal leur en pris car les keufs – il s’agirait de CRS… (SS ? vieux slogan que j’ai entendu bien avant Mai 68) – ne firent pas dans la dentelle. Je vous donne les références de l’article de France 24 À Nice, des masques de Sarkozy font déraper une manifestation car la première vidéo permet de se rendre compte que la violence ne fut pas du côté des manifestants. En particulier, la personne qui fut jetée à terre – reconnaissable à une parka rouge – brandissait son appareil photo ou vidéo au-dessus de sa tête. Arme fort dangereuse, comme chacun sait.

Le journaliste de Nice-Matin parle de «mêlée», et effectivement pour qui connaît le rugby, il y a bien de cela. Entre mêlée ouverte et maule. Mais hélas sans arbitre. J’ai vu un petit bout de bonne femme blonde, haute comme trois pommes, se faire pousser comme un fétu de paille par un CRS manquant sans doute d’éducation et pour le moins de galanterie.

Cela me fit penser à ma sœur lors d’une manif interdite contre la guerre au Vietnam – ça ne date pas d’hier – soulevée par les deux épaules par un de leurs prédécesseur pour être jetée dans leur car. Je n’ai pas demandé mon reste et me suis carapatée vite fait. De toutes façons, ils ont arrêté au moins 500 personnes ce jour-là et il paraît que l’ambiance était plutôt marrante à Beaujon. Le seul hic fut le retour à pinces en pleine nuit. J’ai toujours pensé que ma sœur qui était nettement moins militante que moi avait été fichée à ma place (nous étions jumelles).

Pour en revenir à cette dernière bavure, il est évident que les flics de Sarko en prennent plus qu’à leur aise contre les manifestants. Surtout pacifiques ! A ma connaissance, ils étaient bien planqués quand des autonomes ont dévasté Rennes. Auraient-ils des ordres pour laisser dégénérer certaines manifs violentes ? La question mérite d’être posée quand on connaît la propension à la manipulation de Nicolas Sarkozy.

La police semble avoir aujourd’hui tous les droits. Quand elle ne les a pas, elle se les arroge y compris manu militari. Les gardes à vues plus ou moins “musclées” – un des embarqués de Nice aurait déposé une plainte pour des menaces ! – au sujet d’affaires qui ne le justifient aucunement.

Le matériel militant “confisqué” lors de manifestations : plusieurs cas avec embarquement au poste de police pour les récalcitrants (à Vienne dans l’Isère). Les infos du 20 heures ne devant montrer aucune contestation syndicale ou politique lors de visites de Nicolas Sarkozy, habituellement protégé par au moins 500 policiers sinon rien. Ça coûte un max mais chacun sait qu’il n’est point avare des deniers publics pour sa pomme. Et je ne vous parle même pas de la surveillance de la villa corse de son ami Christian Clavier. Qui paye la note ?

Ces policiers, distraits – mais pas forcément amusés ! – de leurs fonctions normales ne seraient-ils pas plus utiles à la société s’ils surveillaient les gros délinquants ou les infractions routières ? La BAC - qu’a donc à faire la criminalité dans l’occupation pacifique du Rectorat d’Orléans ? – utilisée contre des manifestants avec toute la violence qui caractérise ses habituelles méthodes.

En Sarkozie chaque jour ou presque apporte la preuve que nos libertés aussi bien individuelles que collectives sont fortement menacées. Les contestataires pourtant bien inoffensifs – Julien Coupat et ses amis, notamment - sont poursuivis pour des infractions imaginaires. Certains pensent même prendre modèle sur la Chine ! pour réglementer internet… Du dernier rigolo si l’on saisit l’ironie de la chose mais quand même super craignos.

Ce jour-là, gros malaise pour mémé Kamizole et ses petit(e)s camarades de la blogosphère anti-Sarko… Ce sera néanmoins l’occasion, pour ceux et celles que je ne connais pas encore de faire connaissance entre prétoires et Fleury-Mérogis. Nettement moins rigolatoire et sympa qu’un raout de Vendredi… Dis : quand reviendras-tu ?


Retour à La Une de Logo Paperblog