Le retour en force des sitcoms

Publié le 22 janvier 2010 par Alexisp

Si, si, Penny ! The Big Bang Theory est le carton du moment !

A l'heure où les networks américains peinent à retrouver leurs belles audiences passées, un genre fait son retour depuis trois ou quatre ans et explose cette année, les sitcoms.


Il y a dix ans, les media Américains annonçaient la fin de règne des sitcoms. Il faut dire que les années 90 ont été l'âge d'or de ces séries drôlatiques de 22 minutes voyant naître par exemple Friends, Tout le monde aime Raymond et autres Nounou d'enfer ou Spin City. Cette profusion de sitcoms est telle que le public commence à se lasser au début des années 2000 où plus une nouveauté ne marche mises à part de rares exceptions. Et c'est principalement en terme de durée que le contraste est saisissant. Là où les grandes sitcoms des 90s pouvaient facilement durer 8 à 10 ans (Seinfield, Tout le monde aime Raymond, Friends, Will&Grace), dans les années 2000, elles ne dépassent plus les 3 ou 4 saisons. Que ce soit Touche pas à mes filles, Ce que j'aime chez toi ou encore Une famille presque parfaite, La guerre à la maison, aucune ne parvient désormais à franchir le cap symbolique du 100e épisode. La faute à un format qui peine à se renouveler qui poursuit, au mieux, dans la stricte lignée des family dramas des années 90 en utilisant les mêmes recettes, le même humour. Le public décroche et la fin de Friends en 2004 marque la fin d'une ère.


Le retour en force des séries s'amorce gentiment en 2003 avec la révolution - bien que courte - que propose Arrested Development, sitcom décalée et complètement novatrice dans son traitement. Mais la série ne dure que trois saisons. Une valeur sûre se crée néanmoins sur CBS avec un certain Oncle Charlie. Bien qu'elle ne soit pas révolutionaire en soi, cette sitcom a le mérite de proposer un humour dépoussiéré et des personnages bien campés. Elle est depuis devenue la sitcom la plus regardée Outre-Atlantique. Plus l'on avance dans les années 2000, plus le format même de la sitcom change. Davantage d'audace dans la réalisation, plus de liberté de ton, tournage en caméra unique, absence de rires enregistrés, les innovations sont nombreuses et offrent au téléspectateur un genre rafraîchi, moins statique.

Les valeureux porteurs de cette révolution sont par exemple How I met your mother, qui depuis 2005 multiplie les audaces narratives et visuelles avec brio. La série vient d'ailleurs de fêter son 100e épisode et bat des records d'audience aux States. Deux producteurs/créateurs bankable émergent comme figures emblématiques des sitcoms à succès, Chuck Norre et Bill Lawrence. Si ces noms ne vous disent rien, sachez qu'à eux deux, ils représentent une bonne partie des sitcoms produites aujourd'hui. Le premier est le père de Mon Oncle Charlie et du récent et incroyablement drôle The Big Bang Theory (certainement LA sitcom geek à suivre absolument !), qui connait un succès et un buzz sans égal. Le second homme est quant à lui le père de Spin City, Scrubs et, dernièrement, Cougar Town, la nouvelle série marquant le retour de Courtney Cox (ex-Friends), qui campe une quadra fraîchement divorcée qui ne compte pas rester seule et désespérée.

Il n'est donc désormais plus rare de voir des prime times entièrement constitués de sitcoms, à l'image de ABC, qui propose un mercredi sitcoms en diffusant le très bon Modern Family suivi de Cougar Town. Une formule qui marche au vu du récent renouvellement de ces deux programmes. Qu'on se le dise, les sitcoms sont de nouveau là et pour longtemps ! Surtout dans un contexte de disparition progressive des dramas feuilletonesques...