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L’utilité du patronat, versus celle des syndicats

Publié le 22 janvier 2010 par Hugo Jolly

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Cette semaine, Pierre Karl Péladeau fit une sortie en grande pompe, contre les syndicats. C’est de bonne guerre. Mais analysons donc, tout simplement, les pours et les contres des syndicats, versus les pours et les contres du patronat, et des gens comme Pierre Karl Péladeau, qui s’enrichissent sur le labeur d’autrui, celui du prolétariat en l’occurrence, qu’il critique lorsque assemblé.

D’abord, constatons que le patronat, lui, est tout aussi bien regroupé, sous la bannière du Conseil du Patronat. Ensuite, constatons de plus que, les principaux médias sont concertés de façon à promouvoir le plein pouvoir aux patrons, et critiquent ardemment les groupes syndiqués, à commencer, justement, par les propriétés de monsieur Péladeau lui-même. Cette fenêtre, les syndicats ne l’ont pas, pour critiquer les excès de parasites tel monsieur Péladeau. Également, quelques instituts privés, abondamment financés par les bourgeois de la trempe de Péladeau, offrent une simpliste couverture des régularités économiques d’un rouage capitaliste. Ils normalisent, pour ne pas les banaliser, dans leur jargon, les inégalités sociales, elles, découlant directement des inégalités économiques, donc relatives au système en place. Nous avons par exemple vu, depuis plus d’une décennie, des mercenaires telle qu’Elgrably, excuser le parasitisme des bourgeois, vis-à-vis leur exploités, les prolétaires. Cette même charlatane malhonnête, ne s’est jamais retenue pour prôner la privatisation de la totalité de l’économie,  des services même, tel que l’accès à l’eau par exemple, ou l’accès aux soins de santé, etc..

C’est simple, selon les capitalistes, les syndicats sont jaloux de la réussite des patrons, c’est ce que recopient dans leurs textes, les nombreux militants du capitalisme absolu. Mais pourtant, nous sommes à même de constater que, ce sont les travailleurs salariés, donc les prolétaires, qui créent la richesse, et que donc, le mérite devrait leur revenir. Il n’en n’est rien. Chez le patronat, et sa servitude, le mérite ne revient qu’au propriétaire des moyens de production, et cela, sans la moindre possibilité d’en débattre avec eux. Et pourtant, qui fait rouler la machine à l’usine? Le patron, ou l’ouvrier? Qui s’y blesse? Qui s’y brûle de fatigue? Le patron, ou le travailleur salarié, ce prolétaire exploité? Et qui, dans des exemples plus extrêmes, se blesse, ou se tue même? Des gens comme monsieur Péladeau, ou leurs exploités, que ce patron préfèrerait divisés et dépourvus de moyens de défense?

Monsieur Péladeau rêve d’un monde où il dicterait, sans scrupule, le travail à accomplir, et cela, sans que quiconque ne puisse lui rouspéter. Il se prend pour un général, à qui on ne peut que dire, «Oui missieur». Mais abordons donc, tant qu’à en parler, l’utilité de ces patrons sans scrupule, qui osent critiquer l’existence des syndicats, et faisons-le d’un point de vue marxiste, pour rappeler à monsieur, son lointain passé.

Qui au Journal de Montréal, crée la richesse, qui écrit le journal, qui le met en page, qui le corrige, qui fait les recherches, qui prend les photos, qui expédie ce journal, qui bref, participe vraiment à sa création, de toutes parts? Le travailleur, ici, syndiqué. Pas monsieur Péladeau. Bref, à quoi sert ici, sauf à palier au manque de capitaux, monsieur Péladeau? À rien! À rien du tout même! La seule raison pour laquelle monsieur Péladeau, ici, se trouve utile à quelque chose, c’est qu’il investi ses capitaux, qu’il n’a point mérité, puisqu’il les a amassés sur le labeur d’autrui, et par un héritage. Le plus inutile de la compagnie elle-même, est  son propriétaire. S’il ne s’agissait pas de capital dans ce système, l’inutilité de ce «vaut rien» serait apparente, et même, flagrante. Il n’apporte pas d’eau au moulin, autre que son capital. La gestion d’une entreprise peut également passer sous la gouverne des travailleurs, lesquels sauraient, conditionnement à l’appui, gérer cette entreprise. Les travailleurs peuvent gérer, d’ailleurs, certaines compagnies sont déjà pourvues d’un conseil d’administration, lorsque plusieurs bourgeois en sont propriétaires ou mêmes, parfois constitués de cadres, donc de salariés. Il n’est pas impossible de copier le conseil, mais de remplacer les propriétaires inutiles, ces bourgeois, par des travailleurs qui font leur part dans la société, et non pas là,  en exploitant le labeur d’autrui, comme le font les parasites tel Péladeau.

Maintenant, à quoi servent les syndicats? À se défendre? Certes, mais pas seulement à cela. Les syndicats, d’origine, servaient la cause des travailleurs, pris à la gorge par les nombreuses menaces bourgeoises, mises à exécution, comme des lock-out par exemple. Les syndicats servaient également à promouvoir l’occupation des usines, suite à des faillites par exemple. Le syndicat était non seulement nécessaire pour que les employés soient respectés, et encore, mais nécessaires pour donner une voix à ceux qui créaient, et qui créent toujours, la richesse. Les patrons, eux, ont toujours eu, soit l’appui de groupes privés, de mercenaires, de polices privées, ou de l’État même, qui défend depuis longtemps, leur dictature. Les syndicats, certes en manifestant la colère des travailleurs, nous ont obtenus des moindres maux, de meilleurs horaires, plus flexibles,  de meilleurs avantages, un si peu soit-il, respect des patrons, l’apport de sécurité pour les travailleurs, des hausses de salaire considérables, et j’en passe… Sans syndicat, nous ne serions même pas reconnus comme créateurs de richesses, nous n’aurions pas de droits bien à nous, nous n’aurions pas d’équité salariale, nous n’aurions pas le respect de nos exploitants, ces bourgeois minoritaires et parasitaires, totalement inutiles finalement, à notre société, sauf dans un dessein capitaliste.

En fait, je vais aller plus loin ici. Le véritable problème, ce ne sont pas les syndicats, mais bien, la bourgeoisie, soit le patronat. Il est je crois, temps de se débarrasser de ce patronat, qui ne sert visiblement à rien d’autre qu’à injecter son capital, puis à en retirer des bénéfices, que nous leurs créons. Autrement dit, pourquoi ne pas décapiter l’intermédiaire entre la demande et l’offre, et ne pas offrir nous-mêmes, sans le patronat, l’offre demandée. Certes, en ce moment, cela semble impossible, puisque force est de constater que nous vivons dans un modèle capitaliste, qui ne vit que par l’afflux de capitaux. Alors bon, commençons par créer des entreprises sociales, gérées et financées par un réseau social, appelé à grandir, pour qu’il remplace peu à peu, les parasites de ce système, totalement inutiles à l’évolution de l’humanité.

Contrairement à ce que certains prétendent, le capitalisme, un système économique, ne crée pas la richesse, ce sont les humains qui la créent. Le capitalisme n’invente pas Windows, ce sont des humains qui travaillent, qui se creusent les méninges derrière un écran, donc derrière un capital autrement dit, dans ce système capitaliste –il faut donc préalablement, que le chercheur ait un soupçon de capital, d’où le totalitarisme observé-. Le système lui-même, n’est que l’excuse dont ont besoin ces charlatans, tels Péladeau, pour s’auto-pardonner l’exploitation du labeur d’autrui, et là, tout en le critiquant, en le malmenant, et en disant des unions syndicales, qu’elles sont compromettantes pour leur enrichissement personnel.

En terminant, j’aimerais vous faire prendre conscience d’une seule chose. Enlevez les patrons du réseau, la demande demeurera, les travailleurs y répondront, d’une façon ou d’une autre. Maintenant, enlevez le prolétariat, ce travailleur salarié, et voyez si les bourgeois comme Péladeau, pourront continuer de créer la richesse, dont ils revendiquent la totalité des dus.

Encore une fois, mon mot d’ordre est, «seule solution, révolution!»


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