« Dépêchez-vous, enlevez votre pyjama et allons-y ! » Excellente entrée en matière pour un épisode dont le prologue s’ouvre sur un clone de Jean-Luc Picard (Nicolas Von Zill), non ?
Grâce à WHAT LIES BELOW (qui aurait mérité le titre -UNEARTHED/Déterré, de l’épisode retrouvé de la 1ère saison diffusé la semaine dernière), FRINGE renoue avec l’excellence et ce n’est pas trop tôt !
En dépit d’une réalisation peu imaginative de Deran Sarafian, pourtant une pointure avec un nombre incalculable de réalisations pour le petit écran, avec ce scénario pas vraiment original (qui louche en direction de Re-Genesis) mais néanmoins percutant, Jeff Vlaming (Battlestar Galactica, Numb3rs, Code Lisa, X-Files) s’en sort haut la main en apportant enfin une profondeur à nos héros jusque là cantonnés dans des rôles en deux dimensions.
Une série comme FRINGE ne devrait pas se limiter à des enquêtes plus ou moins liées à une mythologie omniprésente. Le développement des personnages est primordial et Vlaming fait de la belle ouvrage. Non seulement il respecte la continuité mais en glissant des références à Rachel, la sœur d’Olivia et à son expérience de mort imminente, ou encore aux talents cachés de Peter en matière de deal douteux ou de close combat, il permet aux acteurs d’élargir leur jeu et d’explorer des sentiments habituellement laissés de côté.
Je ne reviendrais pas sur la vie et les œuvres de Walter Bishop, décidemment au centre de cette symphonie chorale sinon pour dire qu’il met plus que jamais à profit ses talents de MacGyver scientifique. Ce type est capable de trouver un antidote à une peste vieille de plusieurs milliers d’année avec un bocal de sauce au raifort et une éprouvette. Respect.
Mais Walter Bishop refuse de mettre en pratique ses théories même s’il proclame qu’ »on doit dire la vérité aux enfants« . Tout en étant conscient que si l’on « ouvre de nouvelles portes, on finit par en payer le prix« , il préfère qu’on ne « revienne pas sur certaines choses« .
Si les seconds rôles sont pour une fois bien exploités, les protagonistes habituels de la série bénéficient d’un traitement soigné. La retenue de Broyles qui plaide pour « ses gens » enfermés dans l’immeuble qu’il considère comme sa famille, -extraordinaire Lance Reddick encore trop souvent réduit aux utilités, le jeu émouvant de Jasika Nicole à qui Vlaming permet enfin de donner toute sa mesure, la performance habitée de Joshua Jackson (j’avoue que je ne l’en pensais pas capable et je suis contente de m’être trompée) et surtout la prestation sans faute d’Anna Torv concourent à placer WHAT LIES BELOW dans le top ten des meilleurs épisodes de la série.
Seul bémol, l’absence de contact. Quand votre meilleur ami s’en sort, vous ne lui sautez pas au cou vous ? A force de vouloir nier l’alchimie entre Olivia et Peter, on se prive de scènes que justifie tout simplement une solide amitié.
Bref, rien de tel qu’une épidémie potentielle assortie d’une solution drastique et définitive pour booster un peu la série qui commençait s’enliser.
En dépit de l’évidente intention du scénariste de revenir sur les origines de Peter, la construction permet de dessiner les failles des personnages au-delà de la relation entre les Bishop tout en faisant avancer la série vers la révélation finale que les producteurs nous annoncent à cor et à cri depuis août dernier pour cette saison.
WALTERISME DE LA SEMAINE
« Je ne peux pas laisser Peter mourir une seconde fois. »
BONUS
Peter regarde La planète Interdite de Fred M. Wilcox [1956], une référence pas très subtile mais sympathique.
Les glyphes se lisent WINDOW (fenêtre).
L’Observateur apparaît derrière le représentant du CDC.
[source : FOX]