Magazine France

Bayrou promet l'élection à ses troupes disparates

Publié le 09 novembre 2007 par Willy


Par http://libelyon.blogs.liberation.fr

Les militants du MoDem pourront voter pour choisir leurs candidats dans les grandes villes où les postulants se bousculent. François Bayrou, est venu, hier, le confirmer aux militants lyonnais. Et a même détaillé le processus de désignation, avant de répondre aux questions d'une salle qui témoignaient de ce qu’est aujourd'hui le MoDem. Une troupe hybride, réactive et indocile qu’il sera compliqué d’unifier pour mener jusqu’au bout une campagne commune…

La salle loué pour accueillir «François» était particulièrement sinistre. Le sous-sol d'un vaste complexe de Villeurbanne, avec sol et plafond en béton brut, gros tuyaux d’aération sur les têtes. Elle était en revanche archi-pleine, d’un public relativement jeune, et souvent impertinent dans ses interventions. Dans la journée, la rumeur courait que les instances nationales décideraient finalement elles-même, après consultation de la plèbe. C'est les projets de statuts du futur MoDem qui circulent reprennent effectivement la nomination par les instances, comme cela se faisait à l’UDF (ce qui n’a pas empêché les centristes de voter en 2000 dans le Rhône pour départager Michel Mercier, président du conseil général, et Christian Philip, premier adjoint de Raymond Barre).

La salle doutait, «François» l’a rassurée. Il y aura bien un vote, dont il a détaillé le processus. Ceux qui désirent se présenter à Lyon sous les couleurs du MoDem (c'est possible pour tout le monde, François Bayrou est "très sensible" à la société civile) doivent d’abord, si ce n’est fait, adhérer au MoDem avant. C'est la première condition pour candidater, comme pour voter. Puis il faut envoyer une profession de foi à la fédération UDF avant le 15 novembre. Ce qui fait moins d'une semaine. Le document doit présenter la personnalité de l’impétrant et les principales idées qu’il veut développer. Enfin, le candidat doit s’engager par écrit à se présenter sur les listes de celle ou celui qui serait choisi à sa place.

Ensuite, les postulants devront réunir les parrainages de 80 militants, soit 7% environ des militants MoDem lyonnais. Ceci afin de montrer qu’ils ont «de la surface», dit Bayrou. La campagne interne se déroulera en même temps que cette quête, avec notamment deux réunions ouvertes aux militants. Ces derniers voteront ensuite le 5 décembre pour els parrainés. Il restera ensuite trois mois pour faire campagne. Va pas falloir mollir. Mais à ceux qui craignent que le retard ne soit difficile à rattraper, François Bayrou répond que lui-même ne s’était déclaré qu'en décembre pour les dernières présidentielles, et Nicolas Sarkozy en janvier. Ils n’avaient cependant pas le même déficit de notoriété à combler.

La démarche de consultation exposée, la suspicion reste palpable. Certains reprochent à la fédération de ne pas communiquer les listings d’adhérents. D’autres réclament de surveiller le comptage des parrainage. «Je commence à en avoir marre. S’ils ne sont pas content ici, qu’ils aillent ailleurs», pestait après la réunion une bénévole. La «révolution culturelle» est peut-être en marche, comme l’affirme Bayrou. Mais il faut au passage encaisser le choc culturel. L’arrivée massive des nouveaux militants destabilise les habitudes des centristes canal historique. «Ce qu’il faut, glisse un responsable national qui visite les fédérations les unes après les autres, c’est réussir à faire un travail de repérage, calmer les excités et faire émerger les pépites.»

Pour Lyon, l’un des enjeux de la course à la candidature reste la question des alliances après le premier tour. Certains penchent pour l’union traditionnelle vers la droite. D’autres ont une inclinaison pour Collomb, parce qu’ils viennent de la gauche ou parce qu’ils ont participé à l’exécutif ouvert du socialiste. Et puis il y a ceux que l’on sent partis pour aller au secours de la victoire, en rejoignant le mieux placé, ou celui qui fera les plus belles offres.

Et les responsables centristes dans tout cela ? Michel Mercier, président de l’UDF, affirme se tenir à l’écart. On n’est pas obligé de le croire. Le sénateur se trouve en réalité face à une équation contraignante. En cas de liste autonome aux municipales, il ne pourra empêcher l’UMP de présenter des candidats aux cantonales face à tous ses sortants. Et Mercier se souvient de la leçon des sénatoriales. Dominique Perben s’était investi personnellement pour faire campagne et faire perdre un élu à Mercier, qui avait refusé l’union. Cette fois, le conseil général et les sièges des fidèles sont en jeu.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? La campagne interne va commencer. Elle va permettre de compter les coups bas, et de découvrir ou redécouvrir ces candidats. Mais une donnée importante reste à préciser. François Bayrou, hier, était incapable de dire s'il fallait un ou deux tour. Or s’il y en a deux, les candidats ont toujours le temps de se rapprocher après le premier. Dans le cas inverse, il est probable que l'on assiste à des fusions avant le vote.
Ol.B.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Willy 401 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte