Le Sénat a récemment publié un rapport sur la diversité sociale dans les classes préparatoires.
Comme souvent dans ce type d’exercice, le rapporteur s’est intéressé à ce qui se fait dans le même domaine à l’étranger. Il s’est penché sur le cas de la Finlande, pays souvent cité en exemple pour l’excellence de ses résultats dans le classement PISA de l’OCDE, où il arrive dans les premiers.
Depuis quelques années, le ministère français de l’éducation s’intéresse donc de près au « modèle finlandais ». Xavier Darcos, dans sa réforme avortée du lycée de l’automne 2008, s’en était inspiré. Il allait en cela plutôt dans le sens des syndicats, partisans de ce modèle.
Le système éducatif finlandais est en effet souvent invoqué pour son caractère plus égalitaire que le système éducatif français.
On apprend néanmoins qu’il y a un examen d’entrée au collège en Finlande. Imiter le modèle finlandais consisterait en France à abolir le collège unique. Les syndicats d’enseignants, partisans du modèle finlandais, en sont-ils bien conscients ?
De même, il existe une sélection à l’entrée de l’Université en Finlande, sélection combattue avec acharnement par les syndicats en France, même si le gouvernement ne l’a encore jamais envisagée.
Les rapporteurs prennent soin de rappeler que « l’égalité des chances est au cœur du modèle social finlandais ». Ainsi, pour les Finlandais, l’égalité des chances n’est absolument pas contradictoire avec la sélection à l’entrée du collège et de l’Université. C’est ce que nous disons depuis plusieurs années à SOS Éducation : ce qu’il faut assurer, c’est que chacun, s’il est travailleur et/ou talentueux, puisse réussir à la mesure de son talent et de son travail. C’est cette conception que les syndicats d’enseignants, défenseurs du modèle finlandais, taxent d’« élitisme ».
Question subsidiaire : les défenseurs du modèle finlandais le connaissent-ils vraiment ?
Roman Bernard