Il serait curieux que certains puissent s’étonner des propos du Président de la République dans son entretien avec des Français sur TF1. Libéral il est, libéral il demeure . Le contraire eut été surprenant voir choquant. Sa campagne électorale était claire sur ce point et on ne peut que constater la continuité dans la pensée et son expression.
A cet égard, le dialogue avec le syndicaliste était éclairant d’un côté comme de l’autre : l’un parlait égalité, l’autre performance. C’est ainsi ! On ne peut pas regretter la langue de bois d’antan.
Côté intervenants, j’ai été surpris par les propos de l’infirmière sur un dossier que je connais bien, les urgences à l’hôpital. La situation n’est certes pas idyllique mais dire que les choses se sont dégradées depuis 20 ans est une contre-vérité, peut-être ressentie, mais fausse. Dans mon service il y a 20 ans il n’y avait que des paravents et un couloir; il y a maintenant des cloisons et des locaux beaucoup mieux adaptés. Il faudrait aussi fouiller un peu du côté des décisionnaires locaux au niveau des établissements respectifs et de leurs gestionnaires y compris médecins. Les responsabilités locales et des professionnels dans les choix des équipements et des priorités ne doivent pas toujours, non plus, passer à la trappe. Ce décalage constaté sur un sujet que je connais bien, laisse dubitatif sur ceux que je connais moins. C’est une des limites de l’exercice.
Cette incidente close, il apparaît que même au plus bas dans l’indice de popularité le Président de la République demeure très ferme sur les engagements de sa campagne et ne varie guère par rapport à son corpus idéologique initial.
Certains condamneront cette rigidité, préférant les girouettes. Ce ne fut pas le cas.
Le twitt :
- sur la taxation du capital : “La France est le pays de l’OCDE qui a les impôts les plus lourds”
- sur la taxe carbone : “La France doit donner l’exemple”[…] “une taxe pour faire évoluer les comportements”
- sur l’hôpital : “On n’a pas le droit de gaspiller, on n’a pas le droit d’avoir des services redondants”
- sur l’identité nationale : “Je pense qu’une nation c’est comme une famille”[…]il ne faut pas “s’inscrire dans deux solitudes”
- “J’ai mis en oeuvre scrupuleusement tous les engagements” de ma campagne
- sur l’identité nationale : “nous avons des choses à dire, je pense que ce débat est utile”
- “la France n’a pas besoin d’assistanat, la France a besoin d’emploi“
- “On essaye avec le gouvernement de remettre la France au travail”[…] la réponse au chômage “c’est la croissance“
- “Il faut permettre aux gens de travailler davantage“
- sur les dé-localisations : “J’ai supprimé la taxe professionnelle parce qu’elle n’existe qu’en France”
- “Moi je préfère un bon patron bien payé qu’un mauvais mal payé”
- sur l’auto entreprise : “On a voulu dire aux Français tentez l’aventure !”
- “Les Français jugeront sur le résultat”[…]”Mon travail n’est pas facile, et j’essaye de le faire en fonction de l’interet général exclusivement”[…]”je ne suis pas quelqu’un a refuser mes responsabilités’
- en conclusion: “J’ai un bail de 5 ans”[…]”je suis président j’assume“[…]”je crois en ce que je fais”.
Sur le fond chacun conserve sans doute son opinion bien tranchée, mais personne ne peut crier à la trahison ou au changement de cap. Le moment du jugement démocratique viendra effectivement. L’exercice n’était pas si simple et les qualités du communicant ne peuvent être niées. A mi mandat on assiste à la reprise des thèmes de sa campagne sans aucune faiblesse. Mais il apparaît difficile, effectivement, de reprendre le flambeau de l’exécutif après 30 ans de relatif immobilisme. La question se pose d’ailleurs dans les mêmes termes au PS.