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Nicolas Sarkozy se prend les pieds dans son UM/Proglio 3 – la question qui tue

Publié le 27 janvier 2010 par Kamizole

logo-edf.1264512196.jpgEn effet, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas renouvelé le mandat de Pierre Gadonneix à la tête d’EDF – polytechnicien, ancien élève de l’Ecole nationale supérieure du pétrole et des moteurs et docteur en économie d’entreprise de la Business School de l’université Harvard, ce qui lui donnait sans doute plus de compétences techniques et économiques qu’un simple ex-HEC – sinon pour chauffer la place pour Proglio… qui, même en renonçant au salaire de Veolia touchera nettement plus que Gardonneix : 1,1 million en 2008 contre les 1,6 millions exigés par Proglio. Sans doute Sarko aura-t-il voulu tenir compte de ses nouvelles charges de famille :)

Indécent ! Pas du tout envie de rigoler même si j’avais pu ironiser naguère sur la double casquette d’Henri Proglio en avançant que tout en dirigeant EDF avec un salaire de nabab il continuerait certainement d’exercer sa fonction de président du Conseil d’administration de Veolia à titre tout à fait bénévole.

:)

Vous pensez bien que je n’en croyais pas un traître mot ! Henri Proglio, comme tous les patrons multimilliardaires du COUAC-40 – tous fort amis de Nicolas Sarkozy à qui ils servent de modèle en matière de gloutocratie - est de la race des ogres à l’appétit inextinguible.

Totale indécence dont ils n’ont même pas conscience. Des ogres “en barbarie” – car tel est bien ce que le monde est devenu sous la férule de l’ultralibéralisme sans foi ni loi. Plus répugnants encore que des blattes ou des cancrelats – mais la même envie de les écraser sous le talon ! – et ceux qui, à l’UMP tentent aussi lamenta-blement que maladroitement de les justifier ne valent pas mieux.

Nicolas Sarkozy ne peut s’empêcher de mentir - une fois de plus ! - en affirmant qu’Henri Proglio aurait pris sa décision tout seul, comme un grand… tu parles ! C’est exactement le même cas de figure que “Prince Jean” annonçant sa candidature à la direction de l’Epad et y renonçant ensuite. Mieux vaut accorder quelque crédit au Monde : Nicolas Sarkozy obtient du PDG d’EDF qu’il renonce à son salaire chez Veolia.

Quelqu’un a quand même fini par le convaincre que cette débauche de millions d’euros ça “l’affichait” drôlement mal dans l’opinion au moment où une majorité des Français souffrent de la crise économique et qui plus est, à quelques semaines des élections régionales où l’UMP n’est pas donnée favorite dans les sondages et lors même que le calamiteux débat sur l’identité nationale, survenant de surcroît après quelques scandales et polémiques bien sentis a redonné des couleurs au FN qui serait fort aise de se maintenir au second tour pour quelques triangulaires qui feraient trébucher davantage l’UMP.

D’ailleurs, «un conseiller du chef de l’Etat reconnaît que c’est l’”emballement de l’opinion” qui l’a conduit à demander à M. Proglio de clarifier la situation ».

Je suis néanmoins stupéfaite d’apprendre de la bouche même de Nicolas Sarkozy cité dans un autre article du Monde Sarkozy approuve la décision de Proglio, le PS veut sa démission : “Il était avec moi à La Réunion”… Qu’avait-il besoin d’emmener avec lui le PDG d’EDF pour aller présenter ses vœux aux Réunionnais et en même temps y fustiger l’assistanat ! sinon pour leur montrer ce que sont les vrais “assistés” de la république bananière française : ils émargent sur les deniers publics par millions d’euros…

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L’édito de Laurent Joffrin dans Libération Marche arrière n’est pas tendre : «Cette configuration baroque heurtait le bon sens autant que les règles de la gouvernance. Accompagnée d’un double revenu, elle se chargeait bientôt d’électricité politique. Pourtant le Président a soutenu mordicus cette solution. Mieux : il a contraint sa ministre de l’Economie, Christine Lagarde, comme on faisait jadis au Parti communiste, à défendre en public une position qu’elle condamnait in petto».

Il donne le dernier mot à «Jean-François Roubaud, président du syndicat des PME, un homme peu suspect de bolchevisme, a trouvé la bonne formule : «Peut-être que ces gens-là sont dans un autre monde, pas dans le monde que je connais, celui de l’entreprise qui est près de ses salariés.» On ne saurait mieux dire.

Hé oui ! Cette position a toujours été la mienne. Il existe de vrais patrons qui investissent leurs propres fonds et perdent tout si l’entreprise fait faillite et qui le plus souven travaillent avec et tout autant que leurs salariés qu’ils connaissent.

Loin de ces multinationales où les salariés ne connaissent même pas les dirigeants quand ce ne sont pas de simples fonds d’investissement ou pire des “hedge funds” – purement spéculatifs et à l’affût de toutes les opportunités pour faire du flouze le plus rapidement possible sur le mode : «prends l’oseille et tire-toi !» pour qui les salariés ne sont que des pions, une “variable d’ajustement” dont on se sépare pour satisfaire les actionnaires et la Bourse. Les dirigeants sont eux-mêmes des salariés – mais pas du tout au même niveau ! – et ne perdent rien si l’entreprise fait faillite.

Il suffit de penser à l’exemple pas si lointain de Jean-Marie Messier, ex-PDG de Vivendi que sa calamiteuse gestion mit au bord du dépôt de bilan et qui eut encore le culot de demander sa prime de départ…

Tandis que je mettais hier en fin de matinée la dernière main à ces articles avant de fermer l’ordinateur pour aller travailler dans la cuisine à des choses autrement sérieuses et nécessaires – notamment un délicieux ragoût de porc à l’ananas – un détour sur la newsletter de 20 minutes me fit bondir en lisant ce titre EDF pourrait augmenter ses tarifs de 24% entre 2010 et 2015Bien que l’info parue dans Les Echos ait été démentie par l’électricien national, nous savons bien que les démentis sont à la politique ce qu’est le déni à la psychanalyse : la vérité que l’on veut cacher… Autrement dit, nous n’y couperons pas ! La question était déjà sur le tapis au début juillet 2009 et déjà Christine Lagarde disait tout et son contraire. J’aurais très certainement l’occasion d’y revenir.

A chaque fois que vous peinerez pour régler vos factures d’électricité et de gaz – GDF-Suez ne vaut guère mieux ! selon ce que je lis sur Libération Le PDG de GDF Suez empoche 830.500 euros sur ses stock-options : «Gérard Mestrallet a exercé ses stock-options au prix unitaire de 12,39 euros et les a revendues à 29,02 euros, selon des documents publiés par l’Autorité des marchés financiers» - pensez à ces voraces parasites !


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