78 % des Français sont prêts à arrêter de consommer du thon rouge

Par Bioaddict @bioaddict

Les français veulent sauver le thon rouge


Tandis que le gouvernement français hésite à inscrire le thon rouge à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) en annexe I (interdiction de pêche totale), 78 % des français déclarent être prêts à arrêter de consommer du thon rouge pour sauver l'espèce, selon un sondage commandé par Greenpeace à l'institut CSA, paru le 22 janvier dernier.
D'après les résultats du sondage " Les Français et la commercialisation et la consommation de thon rouge " :

- 74 % des Français considèrent que le thon rouge est une espèce menacée de disparition,
- 65 % des Français se déclarent en faveur de l'interdiction du commerce internationale,
- 78 % des Français sont prêts à arrêter de consommer cette espèce en voie de disparition.

Lire "Pas de pitié pour le thon rouge !"

" Combien de fois devra-t-on rappeler que la population de thons s'effondre de 80 % sur les vingt dernières années", demande François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France. "Notre sondage montre clairement que 74 % des Français ont bien compris que le thon rouge est une espèce menacée de disparition."

Rappelons que Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, n'est pas favorable à une " interdiction de la pêche " du thon rouge. Il se prononce plutôt pour une interdiction de sa commercialisation hors de l'Union européenne.

" L'inscription en annexe 1 de la Cites, et donc l'interdiction de la commercialisation internationale du thon rouge, sans condition et sans délai, est l'unique solution pour sauver l'espèce, rappelle François Chartier. Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, est-il le seul au sein du gouvernement à ne pas encore avoir entendu cette réalité... Veut-il la mort du thon rouge ? "

Les pêcheurs quant à eux jugent "illogique et prématuré d'envisager une inscription à la Cites sans attendre les résultats" d'"une grande campagne d'évaluation complète du stock de thon rouge" qui "doit avoir lieu en cours d'année".

Pour le Comité des pêches, "les dernières conclusions des scientifiques indépendants réunis par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ne vont pas dans le sens d'une inscription du thon rouge à l'annexe I de la Cites ".

Le Comité souligne que cette position est "partagée par les scientifiques de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (Iccat) qui mettent en avant une série de bons recrutements, signe d'une augmentation du nombre de juvéniles".

" A quand des engagements clairs, qui ne pourront que peser dans les négociations pour la Cites au sein des 27 pays de l'Union européenne ? ", interroge Greenpeace .

Dans une tribune publiée ce mois-ci par le Journal du dimanche, la navigatrice et la présidente du WWF Isabelle Autissier, interpelle le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy : "Vous aviez annoncé le soutien de la France à l'inscription du thon rouge à l'annexe de la convention internationale sur les espèces sauvages, pour en interdire le commerce mais depuis, la France semble hésiter [...] Nous vous demandons, avec force et respect, de ne pas mettre un terme à cette formidable et très ancienne relation qui lie les peuples méditerranéens et le thon rouge. (...) Monsieur le président, graciez ce géant des mers! Les générations futures vous en seront reconnaissantes".

Télécharger le sondage " Les Français et la commercialisation et la consommation du thon rouge ".

Emilie Villeneuve