La communication impossible

Je viens de terminer « Le livre impossible » (le dilettante, 93 pages, 12 euros), roman posthume de l’écrivain Marc Vilrouge, mort dans l’indifférence (peut-être une brève dans Libération) à 35 ans d’avoir trop aimé la vie, d’avoir trop souffert sa vie.
C’est un livre sur la non possibilité d’écrire. La non communication. Le cœur est sec, la plume aussi. Un père, une mère, un fils et puis rien. On ne se parle pas, on ne peut pas. On est seuls à trois. On est trois et on est seul. Retourner vers l’enfance, retrouver le sens de son existence. Des parents qui vivent par procuration la vie de leur fils. Un fils qui ne veut plus tricher sur sa part d’ombre et qui peut tout quitter du jour au lendemain. Tout avoir pour tout perdre. Un destin en somme. 93 pages qui claquent. Elles font mal.
Et qu’est-ce que ça vient faire ce genre de bouquin dans un blog professionnel ?

Et bien, je pense que les communicants ont la psychologie inverse de Flavien, héros de ce petit chef d’œuvre de violence ! Les communicants sont des pacifistes ! Il faut revenir à des fondamentaux : Communiquer c’est plus que de la transmission d’information. Souvenons-nous Edgar Morin : « On communique pour informer, s’informer, connaître, se connaître éventuellement, expliquer, s’expliquer, comprendre, se comprendre.»
Communiquer c’est avant tout partager et donc donner.
La communication, c’est aussi bien souvent, donner de soi même.
La technique ne suffit pas. Les cœurs secs n’ont pas de place chez les communicants !
Dans notre famille, l’excentricité est acceptée à une seule condition ; être le ou la meilleur(e) lors du passage à l’acte.
Flavien n’aurait pas eu le même destin s’il avait été des nôtres ! « Comment écrire quand on est hors du lien ? » se demande-t-il ?
Mais on ne peut pas changer le cours d’un roman, en revanche celui d’une vie…
Bonne lecture.