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Nicolas Sarkozy fustige la finance à Davos, et dessine un capitalisme plus responsable

Publié le 28 janvier 2010 par Sequovia

Nicolas Sarkozy fustige la finance à Davos, et dessine un capitalisme plus responsable

Tirer les conclusions alarmistes de la crise, remettre la finance à sa place et rendre le capitalisme plus méritocratique et responsable, voilà les trois messages lancés hier aux chef d’Etat, aux grands patrons et aux banquiers de la planète lors du discours d’ouverture du forum économique mondial de Davos. Voici les grandes idées de son discours, qu’il ne compte d’ailleurs pas laisser en lettre morte.

« Tirer les leçons de la crise »

Nicolas Sarkozy a tenté d’alarmer les personnes présentes sur l’urgence d’action face à un problème dont tout le monde est responsable et qui aurait pu être catastrophique sans l’intervention des Etats.

« Cette crise n’est pas une crise DANS la mondialisation, cette crise est une crise DE la mondialisation »

Il a ainsi remis en cause la Main Invisible d’Adam Smith, qui veut que le marché se régule grâce à la concurrence seule. Il a aussi annoncé un nouveau cadre de cette mondialisation car « la finance, la concurrence, le libre-échange sont des moyens. Ils ne sont pas des fins en soi. (…)Le métier de banquier n’est pas de spéculer (…), c’est de financer le développement de l’économie. (…)La mondialisation a dérapé à partir du moment où il a été admis que le marché avait toujours raison sans condition, sans réserve et sans limite.»

Il a aussi appelé à contrer le « désordre des monnaies », dans lequel « l’instabilité d’échange et la sous-évaluation de certaines devises (ndlr : le dollar au premier rang) empêche le commerce d’être équitable ». « On ne peut pas avoir un d’un côté monde multi-polaire et de l’autre une seule monnaie de référence ».

M. Sarkozy dénonce « l’immédiateté » de la finance et réorienter l’économie vers le travail

Il préconise de réorienter le système économique vers le travail et non plus vers la finance immatérielle et obsédée par le « tout, tout de suite ». L’appréciation ou la dépréciation des banques étaient ainsi, avant la crise, « actualisées en fonction du cours en Bourse du jour, (…) de l’après-midi, du matin, de l’heure, de la minute ».

Pour lui, « le capitalisme financier est une dérive qui bafoue les valeurs du capitalisme. Mais l’anti-capitalisme est une impasse pire encore. »

Il a aussi dénoncé les bonus des traders et les revenus indécents des grands patrons durant la période de crise, et renouvelle sa volonté de taxer la spéculation grâce à la Taxe Tobin soutenue en premier lieu par Gordon Brown.

Changer nos indicateurs de statistiques pour « remettre l’économie au service de l’homme » ?

Pour redéfinir un nouveau capitalisme, il faut refonder, d’après M. Sarkozy, de nouveaux indicateurs qui ne doivent pas rester des « affaires d’experts »

L’avis Sequovia

Au-delà des grandes paroles, il demande l’action pour réorienter le capitalisme actuel soumis à des dérives inacceptables vers un capitalisme au service du travail, du mérite, de la responsabilité et du développement durable.

Concernant l’environnement, il a renouvelé sa demande d’une Agence Mondiale de l’Environnement pour faire respecter notamment l’Accord de Copenhague et mettre ainsi « le droit de l’environnement, le droit à la santé et le droit au travail au même niveau que le droit du commerce ».

Il a aussi renouvelé son désir d’une taxe carbone aux frontières.

Les débats qui auront lieu à ce Forum Economique Mondial fixeront les nouvelles orientations dans bon nombre de domaines. Espérons que les choix seront exigeants, car le tournant est nécessaire et décisif. Nous ne pouvons pas être surs que ces mesures suffiront, mais elles montrent déjà une voie déjà plus raisonnable.

Le discours de M. Sarkozy à Davos :


Le discours de Nicolas Sarkozy au sommet de Davos
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