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La démocratie en question : l’école

Publié le 29 janvier 2010 par Vogelsong @Vogelsong

Chaine initiée par Aequalis transmise par Jean-Paul Oury – « Que proposeriez-vous immédiatement si la démocratie directe existait en France ?« 

La démocratie en question : l’école
Quintessence utopique de la démocratie, la question initiée par le peuple soumise à la votation du peuple. Un petit exercice fictif consistant à trouver la question cruciale pour changer, faire évoluer la France, pays paralysé par la névrose. Passer le peuple à la question fermée n’est pas chose aisée. Trop évanescente c’est le sentiment d’éloignement. Trop prosaïque c’est risquer la futilité.

Pourtant, il n’y a pas de problème local qui ne soit la conséquence d’une situation générale. Partant de ce principe, et s’adressant à l’intelligence du citoyen, on doit prendre le risque d’aborder une situation générale, conceptuelle pour en tirer des règles de vie globales, démocratiques et finalement intimes.

L’éducation est la base d’une société civilisée. Un Homme instruit dispose du libre arbitre. Un Homme instruit est un acteur préparé à la démocratie et son exercice. Un Homme instruit échafaude continuellement des plans d’évasions à ses servitudes. Dans cette perspective, la question idoine soumise à approbation directe se formule :

  • « Doit-on mettre en œuvre tous les moyens possibles pour que l’école publique et laïque soit un lieu de réussite ? »

Un projet de connaissance et de partage plutôt que d’accaparement et de possession

Etant entendu que le concept de réussite demeure une notion plastique facilement détournée. Elle n’est ni l’asservissement de l’autres par la richesse, ni la domination par les symboles, ni l’infatuation égotique nourrit par sa propre quête individuelle effaçant l’autre. Les « moyens » étant entendu comme ressources physiques, personnels, matériels et infrastructures. Mais surtout par des ressources morales, de nouveaux paradigmes, de nouvelles approches qui ne sont pas essentiellement axés au dressage à la compétition.

Cela implique que l’école telle qu’elle est aujourd’hui est une usine de clonage social. Un lieu de soumission à l’autorité d’un modèle hiérarchique. Un environnement où l’épanouissement individuel des enfants hors contexte compétitif est oblitéré. L’école telle qu’elle est aujourd’hui, est le premier réceptacle de la misère sociale et affective, la ligne de front du désoeuvrement sous toutes ses formes. Elle est au mieux, une structure qui sous certaines conditions façonne un esprit critique et arme pour un monde de domination et de déchirements. Où les meilleurs au départ, sont les meilleurs à l’arrivée. Ceux qui gagnent dirigent les légions marchandes du combat planétaire. Ceux qui surnagent perpétuent le système en formant les futurs vainqueurs et perdants, ou bien veillent au bon fonctionnement logistique du système. Et enfin, ceux qui échouent et finissent dans les cohortes consommables, la piétaille insignifiante des colonies de la rareté.

Cela implique que la « sanctuarisation » de l’éducation ne soit pas une formule anesthésiante destinée à rassurer les parents dans la perspective de l’abandon de leurs progénitures aux méandres du système normatif scolaire. Mais une mobilisation massive des moyens nationaux pour faire du système éducatif, un lieu d’émancipation, d’échange. Où la réussite de l’Homme en devenir n’est plus une obligation de moyen, mais de résultat.

Vogelsong – 28 janvier 2010 – Paris


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