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Xavier Bertrand : « Les négociations d’entreprises ne sont pas faites pour annuler le passage aux quarante ans de cotisation. »

Publié le 10 novembre 2007 par Quentin Clarisse

Le ministre du Travail répond au «Figaro», à quatre jours du début des grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.


Le ministre du Travail répond au «Figaro», à quatre jours du début des grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Alors que la CGT a réitéré hier sa demande d’une table ronde sur la réforme des régimes spéciaux avec le gouvernement, Xavier Bertrand, le ministre du Travail et des Relations sociales, estime que la question relève maintenant de négociations entre entreprises et syndicats. Il demande leur ouverture rapide.

Xavier BERTRAND. – J’ai le sentiment qu’après avoir beaucoup reçu, écouté, entendu les organisations syndicales, j’ai apporté dès le début de la semaine des réponses claires, notamment à la question du pouvoir d’achat des futurs retraités : le système de décote sera fait de telle façon qu’un agent qui travaillera deux ans et demi de plus, pour cotiser quarante ans, ne touchera pas un euro de moins. Cette garantie avait besoin d’être apportée, c’est chose faite. En revanche, celui qui ne voudrait pas changer son comportement n’aurait pas cette garantie. Par ailleurs il est essentiel que s’ouvrent le plus rapidement possible les négociations d’entreprises sur les autres aspects de la réforme.

Chacun doit y mettre du sien. Je suis persuadé que les salariés des régimes spéciaux veulent ces négociations : les attentes sont fortes sur la rémunération en fin de carrière, la pénibilité… Ces questions seront mieux réglées dans chaque entreprise que dans mon bureau. Le préavis de grève ne doit pas être du temps perdu : il doit servir à discuter ou, au moins, à préparer des discussions dans le meilleur délai. C’est pourquoi je demande aux entre­prises concernées de préparer dès maintenant un calendrier et une méthode de négociation, et de revoir d’ici à lundi les simulateurs de calcul de la retraite pour que chaque agent puisse constater les aménagements de la décote. Mais attention : les négociations d’entreprises ne sont pas faites pour annuler le passage aux quarante ans de cotisation.

C’est une question de transparence et de respect de l’ensemble des Français. La réforme des régimes spéciaux était aussi un engagement très fort et très clair de Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale – et toutes les personnes que je croise dans mes déplacements sur le terrain ne manquent pas de me le rappeler. Les salariés concernés ont bien compris que la détermination du gouvernement était totale et qu’il était inimaginable de s’en tenir au statu quo. Il est impossible de rester à trente-sept ans et demi de cotisation, tant pour des raisons de justice que pour l’équilibre financier des régimes spéciaux.

Redoutez-vous un mouvement qui s’éternise ?
Chacun des usagers doit se préparer à une grève qui peut durer. En octobre, une journée de grève était annoncée, il y a eu trois jours de très graves perturbations. Cette fois, chacun doit être conscient que le mouvement peut durer, même si j’ai demandé aux entreprises des moyens de transports de substitution et un effort sans précédent d’information.

En poussant à des négociations rapides, espérez-vous rompre le front syndical dès les premiers jours, pour éviter une jonction avec la grève des fonctionnaires le 20 novembre ?
Ma question, c’est celle des régimes spéciaux। Je conçois qu’il y ait eu, au départ, des inquié­tudes précises des salariés concernés et j’ai voulu les prendre en compte। Le gouvernement a apporté les réponses qui relevaient de sa responsabilité, y compris en reprenant les propositions de certains syndicats. Plusieurs organisations – et, je crois, la plupart des agents – ont bien compris que les quarante ans étaient inéluctables, que d’autres avancées étaient possibles mais que ces avancées ne s’appliqueraient qu’une fois les négociations d’entreprises engagées. Elles sentent bien que ces négociations auront un vrai contenu. Il y a plus à gagner dans la négociation que dans le conflit, c’est la vérité de la France de 2007.

Sources: Lefigaro.fr


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