Poésie du samedi, 95
Montant sur le toit
les bourses rabougries
par le vent d’automne (Ryokan)
Une châtaigne tombe
le peuple de l’herbe
se tait (Basho)
Le vieil étang
une grenouille y plonge
le bruit de l’eau ! (Basho)
Ces trois haïkus de deux des maîtres du genre ont été cueillis dans l’excellent petit livre de Henri Brunel Sages ou fous, les haïkus ? (Calmann-Lévy 2005) Pour le dernier, un must devenu un classique, je préfère la leçon d’Etiemble dans son magistral (et devenu introuvable) Du Haïku :
Une vieille mare -
une raine en plongeant
et l’eau en rumeur
Trois petits chefs d’oeuvre de saison, que je trouve étonnamment actuels et qui pourtant n’ont peut-être absolument aucun rapport avec l’actualité… Magie du haïku !