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Top14 : Le Racing Métro sans limite ?

Publié le 29 janvier 2010 par Lben

Encore une victoire pour le Racing Métro qui se retrouve à la 5ième place et vient d’accrocher à son tableau de chasse Clermont, Toulouse, le Stade Français, Biarritz à Aguilera et Toulon, excusez du peu. Avec en plus le Stade Français et Biarritz qui ont perdu, la qualification dans les 6 premiers semble très, très bien partie pour le club de la banlieue parisienne. Et pourquoi pas viser plus haut, alors ?

Des points forts très, très forts :

Pierre Berbizier a voulu assurer sur les bases de ce jeu : la conquête, le combat, l’organisation défensive, l’utilisation du jeu au pied notamment pour mettre son pression l’adversaire et jusqu’à maintenant la copie, à ce niveau, est presque parfaite. La conquête fait partie des meilleures du championnat à l’image de la mêlée qui, avec Baïocco en pilier droit, a fait souffrir la plupart de ses adversaires. La touche est bien organisée et la synchronisation lanceur – sauteur ne semble pas perdre au change lors des permutations Noirot – Festuccia- Diomande. Un alignement Nallet – Chabal – Dellape – Culine peut rivaliser avec n’importe quel adversaire même si le Racing Métro ne compte pas un sauteur de la trempe d’Harinordoquy – Bonnaire – Bouilhou ou Linde pour avoir la capacité de dominer totalement cet exercice.

C’est peut-être au niveau du combat et de l’organisation défensive que le Racing Métro reste le plus impressionnant cette saison. Les joueurs Parisiens sont arrivés jusqu’à maintenant à étouffer les véléités de tous leurs adversaires mis à part Perpignan. Et encore, si l’on prend le match retour face aux Catalans qui peut, d’ailleurs, servir de référence pour évaluer le niveau des ciels et blancs, on se rend compte que ceux-ci ont été capable de tenir tête à une équipe adverse poussée par un esprit de révolte suite à ses défaites successives, Munster et Toulouse, et qui a voulu  se rassurer justement au travers du défi physique et du combat. Pendant une heure, les Racingmen ont tenu la dragée haute à leurs adversaires et n’ont fini par lâcher que dans les vingt dernières minutes. Ce qui tend à prouver que sur cet aspect particulier du jeu, le Racing Métro peut faire jeu égal avec quasiment n’importe quel adversaire…

Des points faibles qui s’améliorent :

Les joueurs du Racing Métro ont réussi quelque chose de rare et de précieux : ils ont créé une véritable dynamique de la victoire, 9 en succession, qui leur permet, grâce à la confiance emmagasinée, de monter en puissance et d’augmenter le niveau naturel de leur jeu. Ainsi, ce qui était une vraie faiblesse en début de saison, l’animation offensive et le jeu de ligne, commence à prendre du volume et les parisiens semblent être capables de créer, par instant, un volume de jeu qui peut, avec des joueurs comme François Steyn, Sireli Bobo, Julien Saubade et même Henri Chavancy, Dan Scarbrough ou Poaki Vakaloa se révéler payant. Je dis par instant car, encore maintenant et malgré la confiance engendrée par les victoires, les trois-quarts parisiens ont tendance à se débarrasser trop systématiquement du ballon par du jeu au pied principalement long qui les empêche de conserver la balle et de tenter d’éprouver les défenses adverses par des successions de temps de jeu.

Il ne faut pas oublier la véritable révélation de cette saison avec la charnière qui, grâce à l’avènement de la paire Lorée – Wisnieski, permet à l’équipe de sortir d’un jeu  trop stéréotypé derrière. Leur titularisation a marqué le début de la montée en puissance des ciels et blancs, espérons pour l’équipe que Mathieu Lorée ne sera pas trop lourdement sanctionné pour ses fumeuses séances.

Une fin de saison qui dépend avant tout de la performance des grosses écuries :

En devant se rendre à Toulouse, au Stade Français en plus de Montauban et Montpellier, soit 4 déplacements pour seulement 3 matchs à domicile, le Racing Métro a une fin de parcours un peu plus difficile que ses adversaires. Il parait donc difficile pour les Parisiens de viser mieux que la 5 ou 6 ième place au classement, synonyme de match de barrage à l’extérieur contre une équipe à choisir certainement entre Toulouse et Perpignan ou Castres et Toulon. Soit 3 équipes où l’avantage du terrain est loin d’être neutre et une quatrième, Castres, dont la montée en puissance actuelle la rend invaincue sur ses terres. Difficile alors d’espérer atteindre les demi-finales mais pourquoi pas réussir l’exploit du côté de Montpellier et Montauban en plus de battre Castres, Brive et Biarritz à domicile ? Le Racing Métro serait alors en position de force pour atteindre le dernier carré et défier les gros bras que seront certainement, cette année encore, Toulouse, Clermont et Perpignan. Quelles sont alors les chances des ciels et blancs ?

Au niveau des demi-finales, il faut obligatoirement tenir compte de la situation dans son ensemble et notamment de la configuration du camendrier de la HCup. Il est évident que si 1 ou même 2 clubs français se qualifient pour la finale de la Coupe d’Europe qui se jouera la semaine suivante au Stade de France, cette situation ne serait pas neutre quant au comportement de cette même équipe dans le cas où le Racing Métro la rencontrerait en demi-finale. Difficile d’être l’esprit totalement à la demi alors que la finale Européenne se profilerait en suivant. Là, bien évidemment, je fais référence à Toulouse et peut-être à Clermont ( le quart de finale au Leinster me semble quand même un sacré obstacle ). Si l’adversaire se nomme Perpignan, ce serait une toute autre histoire car les Catalans joueraient la réussite de leur saison sur une nouvelle accession en finale et deviendraient, du coup, très dur à battre en demi.

En résumé, le Racing Métro a les armes, défense, combat et conquête, pour être l’outsider des phases finales qui se révèlent généralement fermées en termes de jeu, donc adaptées aux points forts des ciels et blancs. Cela passe néanmoins, d’abord, par un parcours presque parfait lors des 7 derniers matchs, histoire de s’assurer un match de barrage à domicile et, ensuite, par des adversaires de gros tonnage incapables de hisser leur niveau de jeu suffisamment pour imposer un volume de jeu important à une défense du Racing Métro qui finirait par s’user au fil du match.

La logique voudrait donc plutôt que le Racing Métro s’arrête au stade des barrages mais l’histoire de cette équipe a prouvé, dans le passé, que logique et Racing ne faisaient pas souvent bon ménage…


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