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Et j'ai fini par cracher le morceau

Publié le 30 janvier 2010 par Didier54 @Partages
Et j'ai fini par cracher le morceauC'est ce soir là que j'ai pris cette résolution.
Lorsque nous recevons des gens pour la première fois, je demande toujours s'ils n'ont pas de contre indication alimentaire.
C'est du respect.
Des fois, des gens mangent pas de viande. D'autres pas de poisson. D'autres que du bio. D'autres sont allergiques à ceci. D'autres encore sont de telle confession.
Parfois, c'est encore plus basique on peut tomber pile sur ce qu'un des invités est incapable d'avaler. Imaginez son moment de solitude.
Je sais de quoi de parle !
C'est ce soir là que j'ai pris la résolution de demander. Parce que ce soir là, j'ai morflé, mesdames et messieurs. Conflit intérieur, c'est le cas de le dire.
Allez, je crache le morceau...
Etions invités pour la première fois. Table aux petits oignons. Madame s'est mise au fourneau une bonne partie de la soirée. Elle n'aime pas ça, pourtant.
On arrive. Apéro. Ca commence bien : y'a du saucisson. Je ne me méfie de rien. De rien du tout.
Bon, on passe à table ?
L'entrée est parfaite. Le plat principal sera horrible.
La copine a réalisé de la citrouille au fromage. Elle ne pouvait pas savoir. Ce truc, c'est haut le coeur pour moi. Je vois les assiettes généreuses qui se servent. Arrive mon tour. Je prie pour qu'une seule louche s'abatte sur la porcelaine. Pan, perdu. Ca sera deux. Je réussis à ce qu'on s'arrête-là.
Je suis dans l'incapacité de vous dire de quoi on a parlé, après. Parce que chaque bouchée était un exploit. Et putain, ça en fait des pelletées, deux louches ! Je fais mon poli. Je dis rien. J'avale. C'est bagarre. Je cherche un pot de fleur, échafaude des stratégies, genre je m'en mets plein la bouche et je prétexte une urgence toilettes, ce genre de choses. Mais bon. C'est une première. Je fais mon poli. Je dis rien. J'avale. Je souris.
Et bon an mal an, je réussis à la terminer, cette salope d'assiette.
Quand la copine repart en cuisine. Je me dis, cette fois, c'est bon, c'est cool, je m'en suis bien tiré, personne n'a rien remarqué. Mais l'autre qui revient... avec re sa citrouille. Et que son mari en reprend trois louches, elle deux, madame deux aussi. Je la vois qui me fonce dessus, cette louche. Sauf que là, je ne peux plus. Je ne peux pas. Non. Et non.
Mais vous savez comment c'est, c'est la merde après. Le pétrin. C'est pas bon ? T'aimes pas ? Et tout et tout.
Bon, maintenant, c'est un souvenir qui nous fait marrer.
Mais depuis, je demande. On ne sait jamais.

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