Magazine Insolite
C'est le titre d'une pièce de Shakespeare : "Beaucoup de bruit pour rien."
Une place de parking libre ? Qui était là le premier ? Scène dangereusement banale de la vie quotidienne en cité. On dira que le gros
noir avec sa caisse de friqué est bien vindicatif. Que l’autre se fait un plaisir de lui chouraver. Qu’un conflit est inévitable qui révèle le racisme. Non, sans doute pas celui que vous croyez.
Trop flagrant. Celui qu’augure sempiternellement notre mode de vie. Le racisme des autres.
Qui a tort, qui a raison ? Celui qui provoque ou celui qui répond. On va dire ici que celui qui répond violemment est légalement dans son
tort. Au départ, on se dit : il est noir et il a une voiture de P-DG. Gommons le fait qu’il soit noir. Il a une voiture de P-DG, ce qui semble lui conférer tous les droits. Peut-être a-t-il
des excuses : il est surmené, fatigué, il a eu une longue journée de boulot. Il réagit de manière primaire.
Il est filmé. On le montre. Il a forcément tort, du coup. On le prend à parti. Il s’empêtre. Sa mauvaise humeur se transforme en agressivité. Il
tape contre ceux qui le montrent.
C’est lui qu’on arrête : cette incongruité noire dans une voiture de patron.
L’autre semble s’être garé avant. Que s’est-il passé ? Pourquoi ce gros homme s’est-il mis à ce point en colère ? Pourquoi ?
Réfléchissez-y. Il vit un état d’injustice. Ne vous fiez pas aux apparences. Peut-être, d’abord n’est-il pas P-DG mais simple chauffeur. Peut-être l’autre l’a-t-il doublé et s’est-il garé devant
lui.
Ce que nous voyons ici et trop souvent sur internet, ce sont des citations d’images. Le contexte est absent. C’est une phrase
vide.
Moi, je vois un homme en colère, le reste est une énigme.