Les spécialistes de Cosa Nostra se sont toujours demandé si des règles écrites régissaient le comportement des mafiosi.
Il semble que la police italienne ait mis la main sur les “Dix Commandements” de l’organisation en arrêtant lundi le “parrain des parrains”, Salvatore Lo Piccolo.
Elle a trouvé à son domicile une liste écrite de principes que tout mafioso se doit d’observer, dont la presse italienne livre jeudi le contenu.
“Je jure d’être fidèle à Cosa Nostra. Si je trahis, que ma chair brûle”, déclare notamment ce texte.
“On ne porte par le regard sur les femmes de ses amis”, édicte-t-il. Les mafiosi doivent respecter leurs propres épouses et ne pas fréquenter les bars.
Quiconque “a un comportement non conforme aux valeurs morales” doit être exclu de l’organisation.
Ces “valeurs morales” n’empêchent pas la mafia de tirer quelque 75 milliards d’euros de revenus annuels de ses activités de racket et d’escroquerie.
Ceux qui refusent de se montrer généreux envers Cosa Nostra, comme le négociant palermitain Libero Grassi, assassiné en 1991, le font à leurs risques et périls.
C’est ainsi que dans certaines parties de la Sicile, 80% des entreprises alimentent les caisses de l’organisation.
En 1992, les magistrats instructeurs Giovanni Falcone et Paolo Borsellino ont payé de leur vie leurs efforts pour desserrer l’emprise de Cosa Nostra sur l’île.
Selon les “commandements” trouvés au domicile de Lo Piccolo, aucun parent de policier ne peut être membre de la Mafia et aucun mafioso ne doit être parrain d’un enfant de policier.
Le “bon mafioso” doit aussi toujours dire toute la vérité à tout moment à ses supérieurs. Il leur doit également une disponibilité de tout instant “même si (sa) femme est sur le point d’accoucher”.
Enfin, les hommes ayant connu “des trahisons familiales” - être cocu est un déshonneur dans la société traditionnelle italienne - ne sont pas dignes d’appartenir à l’organisation.
Point de “tu ne voleras point” ou “tu ne tueras point” dans ces “Dix Commandements” de l’Honorable Société, au sein de laquelle la ponctualité est toutefois de mise.
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