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Kororinpa, 3D année zéro

Publié le 13 avril 2007 par Jérôme / Khanh Dittmar / Dao Duc
  Face au désert de la ludothèque de la Wii, Kororinpa apparaît comme une oasis. Presque un mirage. Khanh a raison de nous vanter ses qualités comme les seules et uniques digne d’intérêt de la console de Nintendo. Kororinpa, c’est le jeu qui sauve la naissance de la Wii. Oubliez la « complaisance » de Twilight Princess, ne vous laissez pas séduire par la fausse nouveauté d’un Excite Truck, d’un Wii Sport ou pire de Red Steel, l’an zéro c’est Kororinpa. Pourquoi ? Parce que le jeu d’Hudson Soft fait bien plus que réactualiser à coup de Wiimote le vieux concept de Marble Madness. Kororinpa est très simplement le premier jeu en 3D. Tout avant n’était que balbutiement. Ce que le jeu réussit à concrétiser, c’est de rendre réel la 3D. Le geste n’est plus juste une commande, une substitution, il existe. Notre rapport à l’espace par l’image ne passe plus seulement par une modélisation conceptuelle mais réelle, ou plutôt réalisée. Le plateau sur lequel on dirige notre bille au-dessus d’une ville, sur une plateforme spatiale, coexiste, il est autant dans l’espace représenté à l’image que dans celui que notre main actualise.   La différence fondamentale que crée ainsi Kororinpa face aux autres jeux de la Wii tient à ce que le geste n’est plus qu’une mimétique mais une totale manière d’appréhender l’espace en trois dimensions. En tenant la Wiimote, c’est comme si nous tenions pour la première fois entre nos mains un objet soumis à des données géométriques ou à l’apesanteur. Hudson a réussi à donner ce surplus de réalité que nous promettait la Wii, chaque mouvement y devient déterminant, la physique (argument techno-ludique de la PS3) n’est plus qu’une possibilité de la représentation, elle est vécue par la main. Kororinpa est le premier jeu développant une possibilité propre à l’aptique, c’est-à-dire une liaison tactile et optique. Il y a là comme une authentique sensation de découverte et d’éveil, une manière d’enfin appréhender l’espace en trois dimensions du jeu depuis le réel, comme pour prouver l’absolue réalité du jeu qui autrefois contenue par l’œil et la pensée devient désormais tangible, éprouvé physiquement. Kororinpa nous invite presque à devenir Dieu, le pouvoir qu’il nous met entre les mains est vertigineux.
Jérôme Dittmar
 

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