L’Âme de la Forêt, Edgar Maxence, 1898.
Puisqu’on se promène -encore- dans la forêt, régalons-nous de ce tableau d’un maître symboliste.
Edgar Maxence, peintre breton, était un passionné de ce qu’on appelle précisément “la matière de Bretagne”, c’est-à-dire, de toutes les légendes arthuriennes qui racontent, au-delà de l’histoire du Roi, les fées et leurs pouvoirs.
Qui sont-elles ici ? Détiennent-elle le fameux Graal ?
Peu m’importe. Ce que j’aime par dessus tout dans ce tableau, c’est le regard de celle qui tient la coupe aux volutes. Elle nous regarde avec une expression impénétrable, d’un regard doux et sage, peut-être un peu triste. Sa bouche, légèrement pincée, confère une certaine solennité à la scène. Mais on dirait qu’elle n’est pas vraiment là. Elle est peut-être lasse de son secret, lasse de ses pouvoirs. Elle (dé)tient la coupe, mais elle n’en a que faire désormais. Ses ailes lui pèsent. Elle me semble fatiguée de son rôle et de sa sagesse.