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A4 : la mystérieuse puce d’Apple

Publié le 31 janvier 2010 par Alexandre Laurent

Après avoir racheté courant 2008 la société PA Semi, Apple dispose maintenant en interne des ressources nécessaires à la conception d’un processeur tel que celui qui anime la tablette iPad présentée cette semaine par Steve Jobs. De cette puce, on ne sait pour l’instant pas grand chose et beaucoup se demandent ce qu’elle peut bien receler. Nous avons cherché à en savoir un peu plus et nous vous proposons nos conclusions, en attendant de pouvoir vérifier in situ de quoi il retourne.

A4 : quelle architecture ?

Dans le domaine de la téléphonie mobile, c’est l’architecture ARM qui règne en maitre et dans la mesure où l’iPad emprunte les fondements logiciels du système d’exploitation de l’iPhone, il est logique que la puce A4 fasse appel à un coeur ARM. Une évidence ? Peut-être, mais mieux vaut le préciser : Apple aurait pu partir de ses gammes d’ordinateurs portables et tenter de centrer sa tablette sur un coeur x86 tel que celui des processeurs Intel Atom. Difficile toutefois, avec un tel choix technologique, de promettre dix heures d’autonomie sans une batterie de taille conséquente…

La puce A4 est donc centrée sur un coeur ARM. S’y limite-t-elle ? Rien n’est moins sûr. Lors de son keynote, Steve Jobs a parlé de l’A4 comme d’un processeur, mais il pourrait bien s’agir d’une puce plus complexe de type SoC, pour System on a Chip. Autrement dit, une puce qui réunit non seulement un processeur, pierre de voute de l’ensemble, mais aussi des composants dédiés à la gestion de la vidéo, de l’audio, de la 3D, des connexions réseau ou des éventuels périphériques, sans oublier la mémoire vive nécessaire au fonctionnement du système.

A4 : la mystérieuse puce d’Apple

C’est la théorie que défend Daniela Kruste, du site Bright Side of News (spécialisé dans le hardware) et force est de constater qu’elle parait réaliste.

A4 : plus qu’un simple processeur ?

En avril 2008, Apple rachète une société dont le coeur de métier est la conception de puces ARM, PA Semi. Ses ingénieurs ont depuis rejoint Cupertino, et l’équipe a rapidement été étoffée, avec comme objectif la réalisation d’un design de puce convenant parfaitement aux objectifs fixés par le comité en charge du développement de l’iPad, ce dernier étant piloté directement par Steve Jobs.

Dans l’entre-deux, ARM a continué ses travaux et est aujourd’hui en mesure de proposer aux fabricants qui le souhaitent un coeur Core A9, cadencé à 1 GHz et gravé en 45 nanomètres. Comparé aux 600 MHz du coeur Samsung qui équipe l’iPhone 3GS, le processeur est censé offrir un gain de performances substantiel, tout en préservant l’autonomie des batteries puisque du fait de cette finesse de gravure supérieure, il chauffe moins et consomme donc moins. 1 Ghz, c’est justement la fréquence annoncée pour la puce A4. Cerise sur le gâteau : les documents de référence publiés par ARM font état d’implémentations à deux et quatre coeurs du Cortex A9. Le multitâche est donc parfaitement envisageable, même si pour l’instant Apple semble avoir pris le parti de le limiter à ses propres applications.

En quoi auraient donc consisté les missions de l’équipe d’ingénieurs d’Apple ? Ces derniers ont vraisemblablement planché sur les à côtés : les composants annexes qui viennent soutenir le coeur ARM pour des tâches dédiées. A ce niveau, l’une des pièces les plus importantes est sans doute le processeur dédié à la gestion de l’affichage. Ici, Apple pourrait avoir décidé de faire des infidélités à PowerVR pour mettre au point son propre contrôleur graphique avec comme promesse la prise en charge de la 3D et la gestion des vidéos jusqu’au 720p.

D’après la rumeur, la puce A4 serait pour l’instant produite par Samsung, Apple et PA Semi étant ce que l’on appelle des sociétés fabless, qui conçoivent les puces mais n’en assurent pas directement la fabrication. En l’état actuel des choses, l’A4 pourrait sans doute être intégrée à un téléphone. Petites dimensions, consommation électrique réduite, la chose n’a rien d’impossible. Apple pourrait toutefois choisir d’attendre la prochaine révision des process de fabrication, de façon par exemple à voir ses puces gravées en 28 nanomètres, au lieu des 45 actuels.

On attend maintenant de voir ce que cette puce a dans le ventre.


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