« You can cry baby Andy, Mum is watching »
« Un jour tu le gagneras ton tournoi du Grand Chelem ». Federer, 16 titres au compteur, n’est pas condescendant, encore moins humiliant, juste réaliste. Murray lui avait, quelques secondes auparavant, renvoyé la pareille dans les dents: « J’arrive à pleurer comme Roger mais pas à jouer comme Roger ». Andy avait pris soin de débuter sa phrase par un énigmatique « It’s a shame! » Que voulait-il dire par là ?
Car, au fond, ils ne sont pas si différents l’un de l’autre. Roger a attaqué toute la partie, Andy n’a fait que défendre. Roger a tout gagné, Andy rien. Roger est bon, Andy est nul. L’un fait des « come on » de champion, l’autre a un accent écossais insupportable. L’un aime les points décisifs, l’autre se fait régulièrement dessus. Et bien-sûr Roger emmène sa femme, Andy sa mère.
A part ça ils n’étaient pas si éloignés l’un de l’autre, puisque Federer remportait son premier Grand Chelem à la 17 ème tentative, Murray c’était son 17ème majeur.
Roger and Me
Sinon Federer n’a pas été très bon, beaucoup de fautes, mais en face le Vestiaire vous avait prévenu, c’était Murray: L’incroyable défenseur qui couvre remarquablement le terrain par ses courses: 6-2, 6-4, 7-6. Mais ça ne suffit pas toujours. Sans doute était-il crevé par ses matchs en 3 sets. Murray aurait aussi pu craquer comme d’habitude dans un tel rendez-vous et jouer son plus mauvais tennis.
En plus, Federer aurait pu ne pas être fair-play : n’a-t-il pas été chercher une balle faute, juste pour réussir un coup entre les jambes.
D’ailleurs en conclusion, Roger a tout de même félicité Andy, sans se moquer pour une fois: « Bravo pour ton tournoi incroyable, tu as joué un tennis fantastique. » Parlait-il des trois sets qu’il venait de prendre en finale ou de ses victoires face Anderson, Gicquel, Serra, Isner, Nadal blessé et Cilic ?
Federer ne manquera pas de saluer les gamines moches qui cotoyaient sa femme en tribune: « Ce ne sont pas les miennes ! ». Et Forget de saluer les Dom-Tom : « On a des messages de la Réunion, où c’est le milieu d’après-midi ». C’est sûr, il n’était pas encore 14h.