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C'est à mon avis l'album sur lequel la voix de Céline Dion est la plus nuancée et touchante. Elle ne cherche jamais à impressionner, elle se fait douce sans devenir mielleuse, se concentrant sur les mots plutôt que sur la performance. Chaque chanson est ciselée, débarassée des fioritures. Rien à jeter. Le coup de foudre : En attendant ses pas. Je me rappelle encore de la première fois que je l'ai entendue à la radio. Elle est toute simple mais elle a en même temps quelque chose de très fort, une sorte d'espoir innocent sans être niais.
On ne change pas m'étonnera toujours. Ou plutôt Céline Dion m'étonnera toujours, on tape facilement sur elle, on la laisse rarement s'exprimer mais quand elle parle elle a des valeurs et une lucidité qui me touchent. La chanson est en décalage avec l'image de Céline Dion à l'époque, qui est en plein succès titanesque. Je crois qu'elle fait de son mieux pour ne pas oublier d'où elle vient, et chanter qu'elle était une petite fille "maigre" et "ingrate" et que c'est toujours présent au fond d'elle, je trouve ça bien.
Zora sourit sur la dignité des femmes algériennes immigrées en France. Sur le même bateau, dernier vestige d'une comédie musicale que tentait d'écrire Jean-Jacques Goldman avant d'abandonner. Le succès de Titanic a dû le décider à la resortir. L'abandon très dépaysant. Papillon qui prend des allures lyriques. Et puis plus dynamiques : Terre, autre petit bijou d'Erick Benzi qui lui avait déjà écrit Cherche encore sur l'album D'eux et Dans un autre monde. Peut-être qu'elle s'est retrouvée dans les textes, qu'elle était particulièrement en forme à ce moment-là ou que Jean-Jacques Goldman lui a donné beaucoup d'indications, je ne sais pas trop, mais c'est un très beau travail.