Je me souviens encore de l'époque où Dollhouse figurait parmi les projets les plus attendus de la rentrée 2008. On avait d'abord appris que son lancement était repoussé à la mi-saison, puis la FOX avait annoncé une diffusion le vendredi soir alors qu'elle devait au départ la proposer en duo avec 24. Le premier pilote n'avait pas plu à la chaîne qui en avait commandé un autre (finalement encore moins bon que le premier)... Dollhouse était maudite depuis le départ et, au fond, ce n'est pas très étonnant. Joss Whedon n'aurait jamais dû la proposer à un grand network. Elle aurait pu marcher sur une chaîne comme SyFy et tracer sa route sans toute cette pression. Au lieu de ça, la série se termine dans l'indifférence générale sur un score d'audience dans sa moyenne, c'est-à-dire très très basse. C'est d'ailleurs un petit miracle qu'elle ait obtenu une saison 2, qui a permis de rectifier (un peu) le tir.
Ce Series Finale est donc la suite logique d'Epitaph One, qui concluait la saison 1 sur une note positive qualitativement parlant mais négative scénaristiquement parlant. Un monde dévasté, quelques survivants qui s'entretuent et une dollhouse éteinte : on en était resté là. Peu de choses ont changé quelques jours plus tard mais la petite fille et les deux rouquins ont rejoint nos bons vieux héros pour sauver le monde, rien que ça. Echo est évidemment et comme toujours au centre de l'attention mais ses compères trouvent quand même le moyen de s'exprimer. Je pense notamment à Anthony et Priya qui resteront définitivement les meilleurs personnages de la série, interprétés par les meilleurs (et jusque alors inconnus) acteurs de la série. Leur romance a toujours été l'élément le plus touchant de la série, malgré quelques niaiseries. Ils sont maintenant parents; Anthony est longtemps parti braver le danger puis il est revenu; Priya est devenue une housewife désespérée, tenancière d'auberge pour gentils survivants. Adelle est restée à ses cotés pendant tout ce temps et Topher est devenu fou. Enfin, encore plus fou ! Il m'a d'ailleurs agacé. C'était une caricature du personnage, comme lorsque Anthony avait son empreinte mais sans l'humour. Il a quand même eu droit à une belle fin héroïque. On ne peut pas en dire autant de Ballard, le boulet en chef, qui meurt bêtement au combat, sans un adieu. Certes, il vit encore dans la tête d'Echo... Tu m'en diras tant. Je ne vais pas rentrer dans le détail des intrigues mais c'était globalement bon et la série se termine sur une vraie fin, même s'il est toujours possible de faire une suite. Mais qui en voudrait franchement ? Même Whedon n'en aurait pas envie je crois !
// Bilan // Dollhouse, c'est mieux quand ça s'arrête. De la quasi-trentaine d'épisode qu'elle a duré, on peut dire qu'une bonne moitié est à jeter (des loners ennuyeux ou tout juste potables) et que l'autre moitié est bonne, sans être excellente. Toujours ce même défaut récurrent : une Echo trop présente, qui parasite toutes les intrigues et qui empêche une harmonie d'ensemble; une histoire avec un grand potentiel qui n'a jamais su être exploité; et des acteurs pas toujours inspirés, surtout Eliza Dushku et Tahmoh Penikett. Le Series Finale est plutôt bon, la fin est satisfaisante. S'il avait duré deux heures, il aurait sans doute été bien meilleur. Par la force des choses, des tas de raccourcis sont utilisés et la plupart des personnages n'ont pas la conclusion qu'ils méritent. Bien que je ne sois pas expert en la matière, il me semble que Dollhouse est ce que Joss Whedon a fait de moins bien. En espérant qu'il se rattrape un jour...