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Le mal-logement s’aggrave en France

Publié le 01 février 2010 par Sequovia

Le mal-logement s’aggrave en FranceAlors que le droit au logement personnel et décent est une condition nécessaire de la dignité humaine, la Fondation Abbé Pierre, qui a perdu son leader charismatique il y a deux ans, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le mal-logement en France. Avec la crise économique, la situation s’est dégradée et presque  10 millions de personnes souffrent maintenant de la crise du logement.

La crise fait basculer de nombreuses personnes dans le mal-logement

Alors que la crise économique accentue la précarité et limite la progression des revenus, le déficit d’offre de logement accessible s’est encore accentué dans la période récente et il rend de plus en plus difficile l’accès au logement, non seulement des populations les plus modestes, mais aussi des ménages appartenant aux catégories intermédiaires et aux couches moyennes.

Comme le montre l’enquête réalisée à la demande de Nexity au début de l’année 2009, 80 % des Français estiment qu’il est aujourd’hui difficile de trouver un logement, et parmi eux 37 % jugent l’accès au logement « très difficile », ce dernier chiffre étant en augmentation de 11 % par rapport à août 2007.

Une crise du logement qui touche aussi les enfants et les personnes agées

La France manque de logements et tout particulièrement de logements sociaux : la Fondation Abbé Pierre dénombre une pénurie de 900 000 logements, soit 100 000 de plus qu’en 2008.

Au total, si 3,5 millions de personnes sont mal logées (ou pas logées du tout) sur le territoire national, la crise du logement touche, elle, 10 millions de personnes à des degrés de gravité divers…  Parmi ces 3,5 millions, la Fondation recense 100 000 personnes sans-domicile-fixe et près de 500 000 qui n’ont pas de domicile personnel. Plus de 2 millions vivent dans des conditions de logement très difficiles, comme des chambres d’hôtel, des campings, mobile-home, cabanes…

La Fondation met aussi l’accent sur la condition des enfants qui sont des  victimes collatérales du mal-logement : 600 000 enfants souffrent ainsi au quotidien et ont un avenir particulièrement compromis. La situation difficile de nombreuses familles impacte lourdement le quotidien et l’avenir des plus petits en provoquant des souffrances sociales (difficultés scolaires, difficultés d’insertion…) ou des pathologies médicales parfois irréversibles (saturnisme, problèmes de développement…).

De plus, 600 000 personnes touchent le Fonds de Solidarité Vieillesse d’environ 600 euros, ce qui est très insuffisant pour vivre décemment et assurer le paiement d’un loyer. Certaines personnes sont donc obligées de rechercher un nouveau travail à la retraite.

Des solutions préconisées

Pour la Fondation Abbé Pierre, le gouvernement a une place de choix pour lancer la réforme des logements, mais n’agit assez pas en conséquence.

La Fondation demande ainsi d’imposer dans tout programme immobilier de plus de 10 logements un quota minimum de 30 % de logements à bas loyers. Elle suggère un nouveau plan de cohésion sociale sur cinq ans permettant de mettre sur le marché 150 000 logements sociaux par an. La fondation propose un « grand deal » entre les pouvoirs publics et les propriétaires, qui devraient être incités à remplir les logements vacants et contraints de limiter les hausses de loyers en cas de changement de locataires.

Elle suggère pour 2010 une hausse de 12 % du montant des aides personnelles au logement et l’attribution d’un « chèque énergie » aux ménages les plus modestes. Est également réclamée « la suspension des expulsions locatives des personnes de bonne foi » jusqu’à la fin de l’année.

L’avis Sequovia

Le logement entraine de grosses difficultés qui peuvent mener à la marginalisation et la rue. Et entre le mal-logement et le non-logement, la marge est faible, mais modifie complètement les conditions de vie, et donc d’intégration sociale. La question du droit à un logement décent est donc une question essentielle pour la dignité de notre société, et les efforts doivent être comparables au droit à un travail décent.

La question de la précarité énergétique va certainement amplifier le phénomène, et le Grenelle de l’Environnement a tenté de favoriser l’adaptation pour que les copropriétés ou les logements individuels puissent avoir accès aux énergies renouvelables  à moindre frais. Mais les efforts sont encore trop faibles pour le défi à venir.

Lire aussi le rapport de synthèse et les propositions de la Fondation Abbé Pierre.

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