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En France, la grande distribution n’a pas encore fait sa révolution bancaire

Publié le 02 février 2010 par Sia Conseil

En France, la grande distribution n’a pas encore fait sa révolution bancaire La grande distribution se développe dans les services financiers, mais il n’y a pas encore de concurrence frontale avec le secteur bancaire, contrairement à la Grande-Bretagne. Au lendemain de la crise financière, elle a une carte à jouer.

Carrefour n’est pas seul à avoir de l’ambition pour ses services financiers. Filiale de Auchan, Banque Accord est sa principale rivale. Qu’il s’agisse du nombre de clients, ou des encours de crédit, les chiffres sont comparables. « Nous souhaitons nous développer en diffusant nos moyens de paiement auprès de nouvelles enseignes partenaires, en accompagnant les partenaires à l’international et par notre approche multicanal du client, à la fois en magasin et sur Internet, souligne Jean-Pierre Viboud, directeur général d’Oney-Banque Accord, marque de crédit en ligne de Banque Accord. Créée en 2001, la Banque Casino arrive pour le moment troisième : avec un encours de 1 milliard d’euros (à fin 2008) et un million de porteurs de cartes, la banque prépare pour les prochains mois un élargissement de sa gamme de produits.

En France, la grande distribution n’a pas encore fait sa révolution bancaire

Derrière ces trois acteurs, la taille des autres banques -comparativement plus modestes -de Cora (Banque Révillon), des Centres Leclerc (Banque Edel) ou encore du Groupement des Mousquetaires (Banque Chabrières) reste pour l’heure encore modeste. La période paraît pourtant favorable pour ce type de développement, la crise financière ayant dégradé l’image des banques classiques aux yeux du public. Alors que, dans le même temps « les enseignes de grande distribution bénéficient d’une excellente image », estime Anatole de La Brosse, associé au cabinet Sia Conseil. Mais pour monter en puissance, une transition culturelle sera nécessaire. « La grande distribution devra apprendre à proposer différents services à un même client, et ne plus seulement raisonner en termes de produits à placer », explique Bernard Lequiller, associé au cabinet Bain.

Une concurrence plus frontale

Les modèles développés en France ne s’assimilent pas encore à des banques de détail à part entière. En la matière, le distributeur britannique Tesco a pris un peu d’avance. Déjà important sur les cartes de crédit (il revendique une part de 10,5 % des transactions outre-Manche), il réfléchit à l’avenir à développer des comptes courants et des prêts immobiliers, va lancer une énorme plate-forme de services financiers en Ecosse, et envisagerait même d’acquérir la banque nationalisée Northern Rock, avec la bénédiction du gouvernement britannique.

Ce cas préfigure sans doute, dans les années à venir, une concurrence plus frontale entre les grands distributeurs et les banques. Ces dernières ont, dans cette optique, des arguments à faire valoir. Elles bénéficient d’une plus grande légitimité sur les produits financiers, et d’un maillage géographique très dense. De plus (en dehors de Banque Accord, filiale à 100 % de Auchan), elles sont présentes au capital de ces filiales financières. Jusqu’ici, ces partenariats ont permis la mise en commun de savoir-faire. Mais ils deviennent à présent plus compliqués, estime un bon connaisseur de la question. Les discussions se crispant autour de la répartition des revenus entre banques et distributeurs.

Sia Conseil

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Article Les Echos du 7 décembre 2009


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