Te parler, il me fallait avouer.
La route devenait difficile,
Si tortueuse et tant anxieuse,
Telles des fines lamelles dressées,
Si fluides et tant harmonieuses
En un si beau jour à se dévoiler.
Ô combien je l’ai aimée, tu sais !
Elle s’abandonnait sans compter
Dans l’équinoxe d’un jour d’été.
Nue devant mes yeux écarquillés,
Qu’à peine j’osais la déranger.
Si fine, si belle et tant fragile
Mes rêves dérivaient sur l’île
A la protéger sans le vouloir
Me dire ce que je voulais savoir.
O ma douce, je regrette
Cette pensée me guette
Epuisé à la contredire
Fatigué de ne rien dire
Te dévoiler que je l’ai aimée
En rougirais-je même en ce jour ?
Suis-je ensorcelé pour toujours ?
Te dire que j’ai fermé les yeux
O mon amour, je ne le peux.
Aurais-je détourné mon chemin ?
Au matin, elle m’a tendu la main
Je l’ai trahi, je t’ai trahie un jour,
Non, ne t’en va pas mon amour.
Je t’en supplie, pardonne-moi !
O liberté, je suis entier à toi !
A tes pieds je dépose ma pauvre vie,
Déchaine les vagues de ma douce folie.
Je t’en supplie, pardonne-moi
L’écrin de mes pensées est à toi.
Te dévoiler que je l’ai aimée
En rougirais-je même en ce jour ?
Suis-je ensorcelé pour toujours ?
Te dire que j’ai fermé les yeux
O mon amour, je ne le peux.
Aurore