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Souvenirs de Claudie

Publié le 03 février 2010 par Goure

Chère Rosette,

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Comme je vous l’ai écrit hier, je me suis régalée avec cette chronique des ustensiles du temps passé. Nous en avons parlé avec  un de mes fils qui vient toutes les semaines car il donne des cours de guitare dans une école de musique près de chez nous.  Nous avons eu la chance, nous, de connaître une époque avant le tout électrique et le tout électronique : du coup, en remontant aux années cinquante en ce qui me concerne, je peux déjà transmettre à mes enfants (la petite trentaine) des souvenirs “antédiluviens”. 

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Par exemple, les confitures qui étaient cuites dans un énorme chaudron culotté dans un coin du jardin de mes grands parents, dans une sorte d’abri en dur ouvert aux quatre vents. Couleurs et senteurs inoubliables ! Ça glougloutait comme de la lave et j’étais fascinée par l’alchimie qui s’opérait sous l’oeil de ma vieille “Mayé”.

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Et puis il n’y avait pas l’eau courante en 1955 chez eux et on allait chercher l’eau à la pompe ! (j’adorais cela, mais il faut dire que c’était l’été dans la campagne toulousaine !). Devant l’entrée de la longère, il y avait toujours une paire d’énormes sabots avec de la paille. Ils servaient à se chausser les jours de pluie pour aller au poulailler ou dans la vigne. Ils devaient servir à tout le monde et on avait choisi sans doute une taille imposante pour que chacun “trouve chaussure à son pied”. Là-bas, on les appelle des “esclots” (en prononçant bien-sûr la finale !).

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Pas de douches, et pourtant on sentait bon le savon de Marseille et l’eau de Cologne : on se lavait “par petits bouts” et ça prenait un peu de temps et de méthode pour ne pas gaspiller l’eau chaude, mais tout le monde était frotté comme un sou neuf.

Le soir, les grands parents écoutaient la radio. Moi j’avais le droit d’ouvrir une veille armoire dans laquelle se trouvaient des jeux de cartes défraîchis,  un jeu de l’oie du début du siècle, un jeu de loto, des livres d’enfants qui avaient appartenu à ma grand-mère et dont les pages jaunies sentaient bon comme un gâteau ! Et aussi les “prix” à la couverture toilée  et aux lettrines dorées ! Ceux-là, je les vénérais un peu plus car ils m’apparaissaient intimidants, comme des généraux bardé de décorations .

Maman se mettait au piano et pestait contre la  fausseté  de sa sonorité car il n’était pas souvent accordé !  Les partitions bon marché se chevauchaient : “le bal aux Baléares”, “violettes impériales” et les airs du moment : “mes mains” de Bécaud,  ”le poinçonneur des lilas” de Gainsbourg, un nouveau venu prometteur…. Les autres tricotaient, lisaient et, même l’été, il y avait un bon feu dans la cheminée car les soirées étaient quelquefois humides à l’ombre des grands paulownias qui entouraient la maison.

Bonheur perdu ! La longère a été détruite il y a peu et un centre médical a pris sa place.  Le grand terrain (vigne, verger, jardin et poulailler) a été loti. 

Merci de ces beaux articles qui ravivent notre mémoire et surtout qui donne envie à nos enfants de se pencher sur un passé pas si lointain, ma foi !

Bises - Claudie

Pour les anciens qui ont connu la famille, il s’agit de Claudie Maille.


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