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Les ailes du sphinx

Publié le 03 février 2010 par Sébastien Michel
Andrea Camilleri, éd. Fleuve noir
A partir de 18,91 euros sur Amazon.fr
Andrea Camilleri est un auteur sicilien à succès : il a vendu plus de 10 millions d'exemplaires de ses œuvres en Italie. Il faut dire qu'il a créé un personnage pour le moins truculent, le commissaire Montalbano. Toujours une épine dans le pied le commissaire, comprenez par là un macchabée dans le frigo. Le dernier en date est d'origine féminine, belle, jeunette, tout ce qu'il faut pour ne pas rendre le dernier soupir. Et pour achever le tableau sinistre, les enquêteurs ont retrouvé la jolie morte dans une décharge, une balle en plein visage.
Les ailes du sphinxLa police commence bien sûr par subodorer à tout va, elle a été, aurait été, plutôt, abattue dans la nuit, après une passe. Évidemment tout est moins simple. Premier indice et pas des moindres puisqu'il donnera le titre de l'histoire : on retrouve sur son épaule gauche un tatouage qui représente un papillon. Elle n'est pas la seule jeune russe à porter ce tatouage, comme le découvre le commissaire. C'est en fait la marque de plusieurs immigrées de l'est, accueillies par une association catholique « La bonne volonté ». Un avatar fumeux de l'opus dei qui prétend sauver ces jeunes filles du pire qui court les rues. Le puzzle n'a pas une tronche facile... Surtout quand on y voit un peu plus clair ; la vérité a l'air de se tapir sous des gros bonnets politico-religieux. Voilà bien le chemin de croix du bon père Montalbano : gravir les stations pour démasquer les vieux démons. Et l'on se plaît aisément à suivre le guide dans sa quête suprême sitôt le contact noué avec les pseudo-chevaliers servants.
Un mot pour finir sur le style. Pour savourer la langue de l'écrivain, il faudrait assurément lire le texte dans sa version originale, avec l'accent et les idiomes. Il faut préciser ici que le traducteur s'est efforcé de marquer au plus près ces formules uniques qui donnent à ce polar une immanquable couleur locale. On pense chez nous aux illustres policiers marseillais de la maison Jigal. Ici on est en Italie, même les morts vous le diront.

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