La cathédrale Sainte-Marie de Lombez

A chaque fois que je me rends à Toulouse, je croise un clocher que je trouve extraordinaire, octogonal, aux mille ouvertures, pétillant de briques rouges et rappelant l’esthétique toulousaine. Plus on se rapproche de la ville rose, plus on croise des clochers de ce type. Celui qui m’impressionne tant domine la petite ville de Lombez, à l’Est du département, à la frontière avec la Haute-Garonne.

Les petites fenêtres, que dans un jargon architectural on appelle aussi « mitres », doivent offrir à qui se trouve là haut, un paysage sublime sur les vallons gersois, sur les coteaux de Gascogne, sur la vallée de la Garonne, sur les Pyrénées…

Ce clocher n’est autre que celui de la cathédrale Saint-Marie que j’ai visitée en Octobre 2009. C’est au XIV e siècle qu’une première église romane a été construite et finie dans son ensemble au début du XV eme siècle. Au fil des siècles elle a subi de nombreuses modifications et son actuel clocher aurait été construit bien plus tard et arbore un style gothique dit tardif ! Il ne reste que très peu d’élément de l’église romane primitive hormis le bas du clocher dont trois fenêtres et une grande fenêtre en pierre actuellement condamnée à l’Ouest du bâtiment.

L’édifice a la particularité soit disant d’avoir deux nefs inégales – on ne connait d’ailleurs pas la raison de cette différence de longueur-, je ne me souviens pas l’avoir remarqué ! En attendant, au sud de la Nef se trouvait un cloître dont il reste actuellement trois chapiteaux de colonnes jumelées qui ne sont plus dans le bâtiment mais dans des musées ! L’un d’eux est exposé au musée des Augustins à Toulouse et les deux autres en Angleterre, au Victoria and Albert Museum de Londres !

Au même endroit, on trouve l’ancien évêché où résida Jean Baptiste Antoine de Fénelon, évêque de Lombez, à la fin du XVIII siècle.

A l’Ouest du bâtiment se trouve la porte d’entrée : c’est un simple portail en arc ogival dont le tympan en blocs de calcaire est…étonnamment vide et sans ornementation tout comme l’intérieur du gâble !

En quelques chiffres , la cathédrale mesure 47 m de long, pour environ 22 m de large, un peu plus de 16 m de haut ! Mais suite a des crues régulières de la Save, le sol a été surmonté en 1893. Quand au fameux clocher que j’aime tant, il mesure 43 m de haut, et fût autrefois surmonté par une flèche mais celle-ci a été foudroyée en 1760…

Ce clocher n’est pas sans rappeler celui de l’église du couvent des jacobins de Toulouse avec ses 5 étages, ses mitres et son style gothique tardif. L’édifice présente, également en écho à l’église du couvent des Jacobins de Toulouses, des fenêtres ogivales très allongées, étroites cernées de contreforts hauts et puissants tout en briques avec par-dessus, un chemin de ronde.

Et à l’intérieur ? J’y ai vu tellement de chose , mais je suis incapable de tout exactement rapprocher des informations trouvées dans les livres ! Je me souviens avoir été subjuguée par les Stalles du choeur qui portent les armoiries d’un certain Monseigneur Cosme Roger (1672-1710) et qui se composent de 30 stalles hautes et de 20 stalles basses !

Dans l’église se trouve un maitre-autel, en marbre de carrare, de style Louis XVI et dédié à la Vierge et qui possède de magnifiques grilles et crédences œuvrées au début du XVIII e siècle par un ferronnier de Samatan, la ville qui jouxte Lombez, un certain Pierre Bertin.

Au sud de la nef, on trouve également un autel dédié à Saint-François dont le retable est en bois doré datant de la même époque que le maitre autel précédent et qui proviendrait de l’ancien couvent des Cordeliers de Lombez.

Et les vitraux et leurs scènes bibliques ? Pour mon grand bonheur, ils seraient l’œuvre du majestueux Arnaud de Moles, qui a réalisés ceux de la cathédrale d’Auch.