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Haïti: comment refaire la classe, dans la peur et sous de...

Publié le 03 février 2010 par 509
Haïti: comment refaire la classe, dans la peur et sous des tentes
Haïti: comment refaire la classe, dans la peur et sous de... Le secteur de l'éducation en Haïti, décapité par le séisme du 12 janvier, se mobilise pour retrouver le moyen d'enseigner dès que possible aux enfants livrés à eux-mêmes et aux étudiants désoeuvrés.
En Haïti, où 40% de la population est en âge d'être à l'école même si un enfant sur quatre n'est pas scolarisé, les établissements trop peu nombreux fonctionnent souvent sur un système de double vacation. Ils reçoivent des élèves le matin jusqu'à 15H00 puis l'après-midi jusqu'à 19H00.
A 16H53, lorsque le séisme a frappé mardi 12 janvier, les classes de Port-au-Prince étaient pleines des étudiants de l'après-midi, souvent les plus démunis, parce qu'ils travaillent la journée.
"C'est un désastre. Il y a eu tant de morts. J'ai perdu des professeurs irremplaçables", se lamente Marie-Marthe Paul, directrice de l'école du Canapé Vert. Au moment du séisme, son école tenait un séminaire de formation de futurs enseignants. Trois cents corps ont été soustraits aux ruines.
"Aucun établissement scolaire dans la capitale n'est debout. Ils sont soit détruits soit fissurés", résume Jacky Lumarque, recteur de l'Université Quisqueya. Son université, détruite, a perdu une vingtaine d'étudiants.
Il ne prévoit aucune activité académique dans une enceinte scolaire avant des semaines, "les gens ayant peur du béton". "Une tente sera toujours plus rassurante qu'un bâtiment moderne", assure-t-il.
Au Lycée français de Port-au-Prince, qui a échappé à de graves dommages, même si un enseignant et sept élèves sont morts hors du campus dans le séisme, des cours par internet vont être organisés dès la semaine prochaine et une rentrée partielle est prévue le 1er mars. La moitié des 700 élèves ont déjà quitté l'île pour Miami, Montréal ou la France.
Haïti: comment refaire la classe, dans la peur et sous de...Jacques Norcius Jean, professeur lui-même, a fait évacuer ses enfants sur Philadelphie (est des Etats-Unis): "leur vie va changer. Ils parlent français. Ils vont parler anglais maintenant".Parmi l'Association haïtienne des directeurs d'écoles privées, un groupe de convaincus se débat pour trouver d'ici fin février "des espaces libres où faire des activités cognitives par groupe d'âges"."Nous sommes en train de recenser les enfants de la zone âgés de 6 à 15 ans. On a repéré un endroit, il nous faut quelques bancs, des chaises, des tentes", a expliqué Mme Balin-Paul, membre de l'association.
Du côté des organisations internationales, on espère aussi installer d'ici deux semaines des espaces d'éveil pour les petits dans les quartiers: "ce qui nous gêne, c'est le manque de tentes", répète Alain-Georges Bangoura de l'organisation française Aide et Action.
L'organisation d'origine britannique dévolue aux enfants, Plan International, a commencé à recruter des étudiants volontaires et désoeuvrés pour les former à encadrer les enfants en attendant qu'une vraie année scolaire reprenne.
"Dans un mois, tous les experts des ONG seront partis, c'est comme ça. Alors nous formons des étudiants qui veulent se rendre utiles à apporter un soutien aux enfants", explique Steve Theobald, porte-parole de l'organisation qui samedi avait déjà regroupé une quarantaine de ces futurs maîtres-assistants. Plan International leur enseigne à apprendre aux enfants comment s'occuper de leurs parents ou frères et soeurs blessés, mais aussi tout simplement "à rire à nouveau".Pour M. Lumarque, qui dirige une commission présidentielle à l'éducation, la tragédie doit être l'occasion de repenser le système scolaire et universitaire haïtien "pour qu'il réponde mieux aux problèmes de bases de la communauté".
En Haïti, le taux d'analphabètes culmine à 54% et 90% des établissements scolaires sont privés, dont seulement 20% accrédités par l'Etat.

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