Magazine Journal intime

Confession 2

Par Kasey
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   En me rendant à la crèche pour le baby sitting ( j'ai appris à nettoyer les yeux et mettre du collyre : pire que les lentilles de contact loool ), pleins de pensées affluaient... Probablement, un mélange de tout ce qui me passe par la tête ces derniers temps... Et les envies que l'on refreinent, à tort ou à raison.

   Quand j'étais petite, j'avais deux souhaits pour ma vie future :

* Faire un métier que j'aime
* Etre indépendante

   Mes parents et mes grands parents, je ne suis pas sure qu'ils fassent un métier qu'ils aiment... J'ai de bons souvenirs où mon père rentre du travail, et nous parle de son boulot, j'adorai l'écouter même si j'écoutais que ce que je voulais écouter, pour moi c'était le paradis.^^
Et je voyais les adultes autour de moi, me dirent sans cesse, " bosse bien, pour bien gagner ta vie plus tard " " si t'as de bonnes notes tu feras quelque chose de ta vie " " t'es intelligente, alors tu y arriveras si tu bosses "... Mais, moi, j'ai jamais voulu bosser pour bosser. Ni pour gagner bien ma vie. Je voulais un métier que j'allais aimer. Car je voulais pouvoir dire à mes enfants " tu vois, maman, elle fait un métier qu'elle aime, et toi, tu devras choisir un métier que tu aimes ". Et tant pis, si c'est bac+2 ou le brevet...
J'aurai aimé grandir avec ces valeurs là... Même si ca ne fait pas l'existence : c'est quand même mieux de se lever pour aller dans un environnement qui nous plait, en parler avec des étoiles dans les yeux, et sourire chaque jour que se forcer à gagner sa vie pour nourrir la compagnie !

   Etre indépendante...
Mentalement, je l'ai toujours été et je l'ai longtemps revendiqué c'était mieux que de dire " j'ai besoin d'aide " ou de dire " j'y arrive pas "... Au lieu de cela, je perdais du temps jusqu'à trouver une solution " toute seule "et je me démerdais par mes propres moyens... A côté, c'est qu'une facade. Et ca me joue des tours, car finalement, comme dirai M-L tu ne peux pas demander aux autres ce que tu ne leur dis pas. Il faut cesser de croire qu'on est des enfants qui peuvent par leur pensée magique obtenir ce qu'ils désirent.

   C'était la première fois que je prenais vraiment le temps, de marcher, de regarder les gens autour de moi... A part en stage où je passe du temps à découvrir la ville où je travaille, à rester à des heures tardives à me promener... Sur Paris, je ne prends jamais le temps. Avec 4 heures de trajets par jour, je fais en sorte d'aller vite... Les gens sont juste un décors qui se réduit à " putain ! il peut pas marcher plus vite ce mec ! " ou " fais chier, encore des étrangers ! " ou " les mômes ils peuvent pas sortir en groupe un autre jour "... Bref, je reste une gentille fille serviable, et tout sourire, mais je suis énervée, pressée... Bref, l'humeur typiquement déplaisante des parisiennes.
Là, je retrouvais le plaisir de marcher comme autrefois en rentrant du lycée... L'afflux de pensées... Les gens autour... Voir les visages, les détails... Même les " ca va beauté ? " je les prends avec le sourire alors.

   Je repensais à mes amis en reconversion professionnelle : l'une kiné va devenir éditrice, l'autre en maitrise de math devient assistante puericultrice, l'une en infirmière devient pluricultrice, l'une en psy devient commercial, etc...

Chacune a fait les études qu'on lui a mis sur son chemin.
Et quand elles les ont achevés se sont dit " je vais faire ce que j'aime "
Mais que sait on réellement de ce que l'on aime, quand on est au lycée, et qu'on a personne pour nous guider, puisque tout se joue aux notes et non aux capacités !

   Et du coup, ca me turlupinait...
Je réfléchissais... Est ce que j'aime kiné ?

Quand je repense à mon stage de cet été, je dis " oui " tout de suite. J'ai passé un stage formidable. Pas le seul stage de bien. Mais l'un de ceux qui était bien !!!^^ Je faisais ce que j'ai toujours voulu faire, je rencontrais des gens formidables dans une équipe soudée et bienveillante. Je pratiquais et j'apprenais en observant...

C'est ce qui me raccroche de penser à ce stage là... Ca me rappelle pourquoi je fais kiné, qu'est ce que j'aime, ce qui me plait...

Toutefois, je me pose des questions...
Qu'est ce que je veux faire après ?
Même avec une idée précise, j'ignore... ou cela va me mener...

   Quand j'étais petite si je voulais tellement être indépendante, c'était parce que je voulais être capable de me débrouiller seule, ne compter sur personne que soi, parce que les autres - ceux que tu aimes - te trahissent toujours - et que gagner sa vie permet de s'offrir ce qu'on souhaite à défaut de t'offrir de la chaleur, de l'amour ou de l'affection.
Et que dans mes yeux de gosses de sept ans, si on a un métier qui nous plait, alors même si on est seul, on sera toujours heureuse.

   La majorité des livres de développement personnel vous disent " tout être humain cherche le bonheur " mais vous explique que le bonheur c'est la satisfaction d'un désir et que le seul réel bonheur c'est la quète de ce désir ! La satisfaction de l'accomplissement n'est qu'éphémère.

Parce que finalement, les deux choses que j'aime sont lire et écrire.
Faire ou découvrir de nouvelles choses aussi.

   Faut pas croire que parce qu'on est dans une voie on a pas cherché autre chose...
Depuis trois ans, j'ai cherché des idées, des pistes, des plans B si kiné ne marche pas... Sans trouver un métier qui m'accroche, qui vale mieux que celui ci. Qui me plairait davantage...

Toutefois, je ne suis pas sure non plus que kiné m'apporte ce qui me rend heureuse.

   Car finalement, je m'épanouis certes dans ce métier, et j'apprends plein de choses, sans cesse, mais est ce vraiment ce que je veux ?

... Car en vérité y a qu'une seule autre chose que je pourrai tenter... Mais, que comme y a dix ans, je recule les deux antérieurs pour mieux fuir. Je renacle, repousse...

C'est en kiné, que j'ai rencontré le plus d'écrivains ! Une kiné écrivain publié se nomme Ambre Dubois ( superbe écriture ) et les autres sont étudiants. Vous verriez cela, c'est impressionnant : chaque promotion de kiné comprend dans notre école en tout cas, au moins 4 écrivains en herbe. Mine de rien c'est pas mal ! Ca court pas tant les rues que cela, les gens qui écrivent !

   Depuis que je suis en kiné, je me demande " pourquoi je ne tente pas ma chance ? "

Ca peut sembler sordide... Mais, j'ai une trouille bleue qu'on me dise " c'est nul " sur le seul truc pour lequel je sois douée. Vraiment douée. La seule chose au monde sur laquelle je peux me vanter librement... Parce que même si je suis exigente, je suis consciente de plonger dans mes univers quand je les relis... Et ca y a que quelqu'un qui est doué qui peut parvenir à le faire. Et puis, je lis près de 200 livres par an ( budjet entre 150 et 300 euros par an ^^ ) alors je sais me situer, et situer les autres que je lis... Ca me donne le droit de me vanter.
Toutefois, si j'y croyais vraiment, j'hésiterai pas. Je me trouverai pas de fausses excuses, je prendrais un de mes romans, je le taperais, j'écrirai END et j'enverrai illico à une maison d'éditions.
Seulement, j'ai tellement la trouille d'une lettre de refus... Qui remettrait en question la seule chose en laquelle je crois sincèrement, que du coup, je me sens pas assez forte pour cette épreuve.
Et je reste dans mes illusions et ma prétention.

   Kiné, m'a donnée du courage étrangement.

On était en salle de travail, il fallait rédiger un court texte en un temps limité. Première année. Premier galop d'essai du prof avec des étudiants en kiné. Premier essai pour nous. Et la question fatale " qui veut lire ? "... Personne. Je regarde mon texte, et j'ai levé la main. A ce moment là, je pensais " les autres auront fait mieux, ce que j'ai écris c'est nul, mais au moins j'aurai parlé... " et toute rouge j'ai lu mon texte. Je tremblais de tous mes membres, les mains moites, tellement, j'attendais l'éclat de rires, les insultes ou les remarques blessantes des gens de la classe. Et au contraire, y a des gens qu'on applaudit. J'ai été sciée. Perso, je m'attendais à me faire insultée... et on m'a juste applaudi.

   Même sans cet épisode, j'ai beaucoup réfléchis après... Je me suis dit " pourquoi j'ai arrêté d'écrire ? " " pourquoi j'écris plus ? " " pourquoi je tente pas ? "...

   Ces derniers temps cette question revient plus souvent...
La vérité c'est probablement que j'ai peur.
Peur de ne pas me relever si une lettre d'un éditeur me disait en lettre type qu'il n'était pas intéressé.
Et comme chaque fois que je me mets en danger psychiquement, je me demande si je me relèverai.

   Mais y a aussi la peur d'écrire...
Quand vous écrivez vous vous livrez mais en même temps vous explorez des terrains inconnus de votre psychée ( de celles de vos personnages )... Combien de fois j'ai été traumatisée par mes textes, parce qu'ils étaient superbement bien écrits mais oh combien ! tordus. Quelle jeune fille bien et de bonne famille pourrait écrire de telles horreurs ?! vous voyez le concept. Comment expliquez... Bref, ca vous arrive à tous de lire des livres d'épouvantes, qui vous ont éffrayés, et de vous dire " comment l'auteur a pu avoir cette idée diabolique ? " " est ce qu'il est fou ? " Quand j'écris, je me fais les mêmes réflexions, j'ai peur de plonger trop longtemps dans l'âbime et de ne pas en sortir vivante... Comme dirait Nietzche. D'en rester marquer... Surtout, que je suis le genre d'écrivain qui a besoin de tester, expérimenter les choses, pour bien les écrire, et retranscrire à leur justesse les émotions... Les sentiments...

   et le fait que quand on écrit, on devient un peu plus le personnage que l'on travaille, et pour peu que celui ci soit mal dans sa peau, il nous influence, nous obscède... et on devient lui.
Le temps de l'écriture. Mais ca influence la réalité.
Et j'ai aucune envie d'être mal dans ma peau, skizo, ou autre en ce moment. J'aime la fille que je suis... Et mes personnages j'ai beau les aimer, je ne veux pas être eux dans la vie réelle...

   Pour tout un tas de raison, je me demande désormais, si je ne dois pas tenter ma chance...
Ma question alors : avec quel texte ? quel texte retravaillez ? quand s'en donner le temps ?

Une élève kiné m'a dit un jour qu'il était dommage que j'écrive bien que les choses tristes... Que ma plume serait plus jolie si j'écrivais les choses joyeuses.
Probablement.

   L'autre et la dernière peur, c'est la même que celles des blogs.
Mes blogs, je rencontre toujours le même problème. Les gens qui ne me cernent pas, ou veulent me connaitre, cherchent sur un de mes blogs des infos ( faut dire je me fais souvent aux abonnés abscentes ) et prennent pour argent comptant ce qui y est raconté.
Et comme pour les blogs, j'ai juste peur que les gens oublient : qu'il y a la réalité, qui fait ce que nous sommes qui est ce que nous sommes et pourquoi nous existons.
Et y a les blogs, les textes et les romans que l'on écrit qui sont un concentré d'émotions qui se bousculent...

   Je ne dirai pas que je ne me livre pas dans mes romans... Seulement, que je détesterai que quelqu'un prenne comme un mode d'emploi ce que j'écris pour me connaitre, me manipuler, ou me faire du bien ou du mal.
Car finalement, un être humain est plus complexe que ce qu'il veut bien dévoiler.

Et que comme dans la réalité, ou l'irréalité, je ne serai jamais qu'une face d'un dé de douze... Et si on ne considère qu'une face, on ne risque pas de comprendre grand chose. Et se fourvoyer.

Et j'en ai marre de m'excuser pour des fautes de jugements qui ne relèvent que des autres. Ouistiti

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