Partout dans le monde, les éditeurs semblent n'avoir plus qu'une idée en tête : combattre le piratage. Gardant en mémoire, pour ceux à qui ce nom évoque quelque chose, évidemment, Napster et le partage de millions de chansons, ils redoutent de voir leurs fichiers essaimés sur la toile, sans plus aucun contrôle, ni aucune source de revenus numériques.
Diana Barry, directeur des services numériques de l'Association des éditeurs canadiens dresse un bilan assez net : « Nous essayons vraiment de prédire le futur et ses alternatives, et tentons de comprendre quel sera la progression de l'industrie du livre, suivant le même développement que l'industrie du disque a vécu. Et les gens envisagent différentes manières de l'aborder. »
Pour certains, les lecteurs ebook représentent une solution qui donne accès à une plus grande visibilité, mais avec le numérique, on fait face à un risque : la copie, la mise en ligne et le partage. Des pratiques qui n'ont pas attendu pour se répandre et commencer leur travail de contrefaçon. Alors la solution ? Comme ailleurs, les éditeurs canadiens préconiseraient les DRM, oubliant le coût qu'ils représentent - répercuté sur le prix des ebooks.
D'autres envisagent plutôt que des exemplaires sur la toile peut encourager les ventes, c'est le cas de la maison bien connue pour sa réflexion sur le sujet O'Reilly Media. Mais sur ce point, rien n'est acquis.
Professeur de droit à Ottawa, Michael Geist estime que le plus grand défi « pour la plupart des auteurs n'est pas le piratage. C'est de trouver un moyen pour que les gens puissent découvrir leur livre avant » que de penser à la solution pirate. Un catalogue en ligne, qui permet d'acheter et de découvrir tout à la fois... la chose fait son chemin.
Pour Barry, il y a peu de risques qu'une réelle "massification" du piratage intervienne, mais il est bien sûr trop tôt pour porter un regard certain sur ces choses. Cependant, en comparant livre et musique, et partant du fait que tous deux ont le piratage en commun, il estime que les chiffres seront toujours moins importants pour le livre. Pas le même public, moins nombreux et surtout, ayant un mode de consommation complètement différent...