En demandant aux préfets d’aller faire la retape pour
une loi non encore votée, Nicolas Sarkozy, via son ministre de l’Intérieur, témoignage une fois de plus de l’idée qu’il se fait de la séparation des pouvoirs qui constitue
un des fondements de notre République. Les représentants de l’Etat dans les départements ont ainsi été invités à organiser des conférences de presse pour dire tout le bien qu’ils pensaient du
statut de « conseiller territorial », dont le projet de loi est encore en discussion au Sénat. Autrement dit, le président de la République fait fi à la fois des amendements qui pourraient encore
êtres votés au Parlement mais aussi d’une éventuelle décision du Conseil constitutionnel, qui sera sans doute saisi par les socialistes. Les sénateurs socialistes ont immédiatement
réagi à cet affront par la voix de
Jean-Pierre Sueur qui a, mardi 2 février, fait un « rappel au règlement ». « Il ne revient pas aux préfets de soutenir une position plutôt qu’une autre dans un débat qui a lieu au
Parlement. Il leur revient de veiller à l’application des lois effectivement adoptées par le Parlement » s’est insurgé le sénateur du Loiret.
« L’omniprésident » n’en est malheureusement pas à son premier coup en la matière. Jusqu’où devra-t-il aller pour que s’ouvrent enfin les yeux de celles et ceux qui n’osent ou ne veulent pas voir derrière tous ces débordements une remise en cause patiente, insidieuse, acharnée de notre démocratie ?