Aaahhh ! Enfin !
Je vais vous parler de webdesign (ouais !), d’ergonomie (mouais…), d’accessibilité (bof).
Généralement c’est LE sujet qui préoccupe le plus les conseils d’administration et les rédacteurs de cahier des charges : le graphisme.
Il faut les comprendre : lire une offre de services Web est extrêmement fastidieux. On n’y comprend goutte ; c’est austère et les prestataires Internet ne savent pas écrire deux lignes sans placer un mot en anglais. Bref, on s’ennuie.
Alors que, si l’on a pris soin de demander une maquette de site (voire plusieurs !), tout s‘éclaire !
La couleur envahit les pages; on peut se livrer au petit jeu du “j’aime, j’aime pas”, casser du sucre sur les “moches”, les “farfelues”, les “non, non, ça ne nous correspond pas du tout” et marcher joyeusement sur la tête des trames fonctionnelles et autres rugosités méthodologiques.
Et c’est ainsi qu’on accède à ce dont on rêve : un site barbouillé en rose foncé, truffé de bannières clignotantes et de photos moches, nombriliste et immobile, à l‘étroit dans un gabarit en cinq colonnes à la une.
Au secours !
Soyons sérieux. Car l’interfaçage c’est sérieux. Il en va du plaisir de l’internaute et du niveau des ventes à la sortie.
Je propose d’organiser les choses en quatre parties, dans le cahier des charges.
6.1 – Interface et charte graphique
Hypothèse 1 : vous n’avez pas de charte.
Laissez un peu de liberté au prestataire. Mais aidez-le. Comment ?
En dessinant (oui, vous avez bien lu !) votre idée de l’interface.
Normalement, si vous avez bien organisé votre trame fonctionnelle, cela ne présente aucune difficulté.
Essayez de proposer un schéma pour la page d’accueil, pour la page hébergement et pour une page de détail.
Hypothèse 2 : vous avez déjà une charte graphique.
Communiquez-la dans votre CCTP, surtout si vous attendez des maquettes.
En revanche, veillez à ce que votre charte, si elle a été dessinée pour du papier, ne soit pas “bloquante”. Je m’explique : les codes couleurs du papier ou certaines polices de caractère, par exemple, ne sont pas forcément duplicables sur le Web.
Par ailleurs, si possible, essayez d’alléger vos gabarits : l’animation de l’interface viendra des photos et vidéos que vous posterez et pas des aplats en fond d‘écran.
Hypothèse 3: vous avez une agence de com.
Alors ne demandez pas de maquette dans le cahier des charges. Le prestataire web et l’agence se mettront en relation une fois l’affaire signée.
Et veillez à ce que le prestataire web ait le dernier mot, en cas de choix d’interfaçage difficiles, car il aura naturellement tendance à privilégier la fluidité de la navigation.
De manière générale, je serais tenté de vous déconseiller de demander une maquette dans le cahier des charges. Vous ne pouvez pas en effet être sûrs que votre commande va être parfaitement comprise, donc que le prestataire va partir sur des bases stables. D’autant plus qu’il n’est pas possible d’envisager tous les cas de figures à développer, lors de la rédaction de l’offre de services. Vous risquez donc, et le prestataire avec vous, de vous embarquer dans des choix d’interface inadaptés dont il sera difficile de sortir.
6-2 – Navigation
Les règles d’or dont il faut demander le respect, sont, à mon avis, les suivantes :
- Présence d’un fil d’Ariane) ;
- Trois clics maxi, pour accéder à l’information recherchée ;
- Recours minimal aux menus déroulants : opinion purement personnelle, mais à l’usage, je finis par me dire que ces menus permettent de régler trop facilement les problèmes d’arborescence qui se posent au maître d’ouvrage, au détriment du confort de navigation de l’internaute (qui ne voit pas l’info au premier coup d’oeil, qui pourra avoir du mal à positionner son pointeur, qui pourra être confronté à des problèmes de compatibilité avec son navigateur…).
6-3 – Accessibilité
Lancée par le W3C (World Wide Web Consortium) en 1997, l’initiative sur l’accessibilité du Web WAI a pour mission de proposer des solutions techniques pour rendre le Web accessible aux personnes handicapées et, de manière plus générale, à toute personne, sans nécessiter de pré-requis particulier.
Ces recommandations sont rassemblées dans un document : le W.C.A.G 2.0.
En France, la labellisation est assuré par des experts regroupés dans le Groupe de Travail Accessiweb.
La labellisation argent (ou AA) est facilement accessible. Il s’agit de respecter des 92 conseils de manière plus ou moins forte.
La plupart de ces conseils sont déjà inscrits dans les normes comme le HTML 4 mais elles n’ont pas dans ce cadre de caractère obligatoire.
Donc WAI ou ne pas WAI, telle est la question.
Sur le principe c’est sympa, en pratique c’est plus cher.
A vous de voir.
6-4 – Les sites que vous aimez bien
On en apprend souvent beaucoup plus sur vos souhaits réels, à travers des exemples de sites que vous aimez bien, qu’au moyen d’explications laborieuses.
De plus, l’identification de sites “de référence” ne peut être faite par une seule personne.
C’est donc l’occasion d’animer un petit groupe (élus, prestataires locaux, membres de l‘équipe) pour partager la vision commune que l’on peut avoir de son site.
Par ailleurs, ce petit exercice permet de concrétiser l’idée de chacun sur le résultat final à produire, autrement qu’avec des “j’aime, j’aime pas” ou “ma couleur préférée à moi, c’est vert améthyste, avec des reflets dorés”.
Dans mon prochain article, j’aborderai la question du nom de domaine et du référencement…
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