Magazine Société

Qui veut la peau de Georges Frêche ? C'est...

Publié le 05 février 2010 par Philippejandrok

661f81d1e2f0d9a1092c180bacb0976b.jpgMartine Aubry veut la tête de Georges Frêche, ce n'est plus un secret pour personne, mais les raisons ne sont certainement pas les plus évidentes, voici une hypothèse qui n'est peut-être pas à écarter :

 « La politique fait entre les princes ce que les tribunaux de la justice font entre particuliers. Plusieurs faibles, ligués contre un puissant, lui imposent la nécessité de modérer son ambition et ses violences. » Vauvenargues (Luc de Clapiers 1717-1747, Marquis de Vauvenargues), Réflexions et Maximes.

Et en effet, « …Plusieurs faibles, ligués contre un puissant, lui imposent la nécessité de modérer son ambition et ses violences. » Ces faibles, est-il besoin de les nommer ?

Ils s’affichent en clamant haut et fort comme le puissant George Frêche est un mauvais garçon, comme ses déclarations à l’emporte pièce sont de fort mauvais goût, mais en dehors des déclarations que relèvent les éléphants d’un parti finissant, George Frêche est également capable de nous faire une véritable leçon de politique avec une sincérité et une objectivité que le PS serait bien incapable d’avouer, même si ce parti ainsi que les autres - opposants divers - utilise les mêmes ressorts, les mêmes ficelles pour réussir en politique.

Je vous laisse juge des talents d’orateur et de tribun de George Frêche, un homme digne d’intérêt et de respect pour son honnêteté intellectuelle, je n’en dirais pas autant de certains donneurs de leçons, prompts à la critique facile et à montrer du doigt les défauts qu'ils prétendent ne pas avoir,  les lanceurs de cabales inutiles ayant pour but le respect de la bienséance et masquant sournoisement leurs ambitions personnelles :

- « Ah mais si les gens fonctionnaient avec leur tête, les gens ne fonctionnent pas avec leur tête, ils fonctionnent avec leurs tripes. La politique, c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête. C’est pour ça que moi, quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %. Il y en a 3 % avec moi et 3 % contre. Je change rien du tout. Moi, je fais campagne auprès des cons et là, je ramasse des voix en masse. Et jamais sur des sujets…

Enfin, aujourd’hui je fais ce qui m’intéresse, comme Président de région, j’aide les lycées, j’aide la recherche et quand je ferai campagne, dans deux ans pour être à nouveau réélu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurai fait.

QU’EST-CE QUE LES GENS EN ONT A FOUTRE QUE JE REMONTE LES DIGUES ? Les gens s’occupent des digues quand elles débordent, après ils oublient… après ils oublient… ça les intéresse pas, les digues du Rhône. Les gens ils s’en foutent ! Ah ! à la prochaine inondation, ils gueuleront qu’on n’a rien fait. Alors moi, je mets beaucoup d’argent sur les digues du Rhône, mais ça ne me rapporte pas une voix, par contre si je distribue des boîtes de chocolat à Noël à tous les petits vieux de Montpellier, je ramasse un gros paquet de voix.

Je donne des livres gratuits dans les lycées. Vous croyez que les connards me disent merci, ils disent ; non, ils arrivent en retard ! Comme si c’était ma faute parce que l’appel d’offres n’avait pas marché et qu’il y a un mec qui a raté l’appel d’offre et que donc il y avait quinze jours de retard dans la livraison.

Les gens, ils disent pas merci, d’ailleurs les gens, ils disent jamais merci. Les cons ne disent jamais merci. Les cons sont majoritaires et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et je crois que ça continue parce que je sais comment les « engraner ». « J’engrane » les cons avec ma bonne tête, je raconte des histoires de cul, etc… Ça a un succès fou ça, ça a un succès fou. Ils disent merde, il est marrant, c’est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent « Il est comme nous », c’est gagné… c’est gagné, ils votent pour vous. Parce que les gens, ils votent pour ceux qui sont comme eux. Donc il faut essayer d’être comme eux.

Là, les Catalans me font chier, mais je leur tape dessus parce qu’ils m’emmerdent, mais dans deux ans, je vais me mettre à les aimer, je vais y revenir je vais leur dire, mon Dieu, je me suis trompé, je vous demande pardon, ils diront : qu’il est intelligent ! Ils me pardonneront, ils en reprendront pour 6 ans. C’est un jeu, qu’est-ce que vous voulez ? Il faut bien en rire. Avant je faisais ça sérieusement, maintenant j’ai tellement l’habitude de la manœuvre que ça me fait marrer, ça me fait marrer.

Les cons sont cons et en plus ils sont bien dans leur connerie. Pourquoi les changer, pourquoi voulez-vous les changer ? Si vous arrivez à faire en sort que les gens intelligents passent de 6 à 9 % voire à 11, vous ne pourrez pas aller au-delà.

Mais les cons sont souvent sympathiques. Moi je suis bien avec les cons, je joue à la belote, je joue aux boules. Je suis bien… je suis bien avec les cons, parce que je les aime, mais ça ne m’empêche pas de les juger. Mais après, quand vous avez raison, après ils vous donnent raison, mais toujours 3 à 4 ans après… toujours 3 à 4 ans après. Ils disent : mais il est pas si con parce que après tout ce qu’il a fait, ça marche. Donc vous faites des trucs, vous vous faites élire 6 ans. Les deux premières années vous devenez maximum impopulaire, vous leur tapez sur le claque-bec, etc. Ah, salaud ! Le peuple aura ta peau ! On t’aura ! Moi, je dis cause toujours ! Je vous emmerde ! Ensuite, 2 ans, vous laissez reposer le flan, vous faites des trucs plus calmes, et les deux dernières années, plus rien du tout, des fontaines, des fleurs et des bonnes paroles : je vous aime, ô Catalans ! Je vous aime, ô Occitans, mes frères, je vous aime ! Vous faites un petit institut, une merde pour propager le catalan auprès de 4 guguss. Tout le monde est content… tout le monde est content. Évidemment, ils parlent catalan, comme ça, personne les comprend à 3 kms de chez eux. Mais, ça leur fait plaisir... » George Frêche à écouter sur :

http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc&feature=player_embedded

Voilà à qui nous avons à faire, à un homme d’une profonde lucidité, possédant une expérience politique hors du commun, un homme populaire dans sa région, au point d’être réélu systématiquement parce qu’il a compris à qui il s’adresse et parce qu’il fait ce que les autres promettent et ne font jamais.

Aujourd’hui, Martine Aubry affiche sa volonté d’éjecter George Frêche du PS après avoir tenté de se débarrasser de Julien Dray, alors que la Gauche se meurt, elle décide d’éliminer des porteurs d’affiche politique qui ont un électorat certain ; on se demande parfois si la logique des dirigeants  politiques ne frôle pas la bêtise et l’arrivisme, cette volonté personnelle d’éliminer des individus qui pourraient être gênant pour leur secrète progression personnelle.

Et que fait DSK en attendant ? Il rumine en se disant que si Martine Aubry continue à remonter dans les sondages, il ne pourra plus se présenter aux présidentielles de 2012. Ah ! et alors, ils feront quoi les socialistes ? Qui deviendra le méchant ou la méchante ?

Nous vivons une époque formidable…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philippejandrok 11422 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine