

Oú est passée la bobine, Vidadesol mène l’enquête…
Pourquoi une telle peur, parallèle à un tel engouement, jusqu’au-delà des frontières, autour de cette grosse colère du Volcan Chinyero ?
Peut être une amorce d’explication et un petit bond en arrière, dans le contexte de ce début du XXème siècle. Souvenons-nous, comme dirait l’autre :
- le 8 mai 1902, en moins de temps qu’il ne faut pour le narrer, le Volcan de la Montagne Pelée, en Martinique, détruit entièrement la ville de Saint Pierre, faisant quelques 26.000 morts.
- le 18 avril 1906, un monstreux tremblement de terre réduit à un tas de décombres rien moins que la ville de San Francisco, USA : un gigantesque incendie se déclare, qui vient parachever la tâche desctructrice.
- Novembre 1908, la nuit est tombée sur la ville de Messine en Sicile. En quelques secondes, la ville va être desvastée par un tremblement de terre qui reste l’un des plus meurtriers enregistrés en Europe : 150.000 morts.
Un an plus tard, l’annonce soudaine d’une éruption sur l’île de Tenerife, lointaine province de l’Espagne voisine, a sans nul doute, vu de loin, fait craindre le pire.

Ce 23 novembre 1909, le terrible « sepent de laves » avance sur 3 fronts, menaçant au tout premier plan les villages de las Manchas, Tamaimo et Valle de Arriba, sur ce qui est aujourd’hui la commune de Santiago del Teide.
En désespoir de cause, les habitants du plateau partent en procession vers l’enorme coulée qui les menace : ceux de Valle de Arriba derrière l’image sainte du « Señor del Valle », ceux de Tamaimo, derrière « Santa Ana ».
Et le miracle fut !
Sur le plateau de Los Baldíos, comme en témoigne aujourd’hui un petit mémorial, la coulée de laves incandescente s’arrête net devant la procession : les villages sont sauvés ! Il n’en fallait pas plus pour marquer profondément les esprits de l’époque, et faire de cet instant un des évènements parmi les plus marquants de l’histoire contemporainte de l’Ouest de Tenerife.

Mais deux autres « miracles » sont également à mettre à l’actif du Chinyero :
- Au deuxième jour de l’éruption, alors qu’une aide massive arrive par voie maritime depuis la capitale, et au vu des difficultés à atteindre les zones sinistrées, les plus hautes instances ordonnent la construction du premier réseau routier permettant de faciliter les communications dans le sud-ouest de l’île, particulièrment isolé à cette époque.
- Nous avons évoqué lors du premier chapitre, le rôle fondamental qu’on joué les pigeons voyageurs, depuis les abords du volcan, dans la circulation de l’information. Conséquence de ces 10 jours forts en émotions, c’est une gigantesque nouveauté qui va bientôt venir révolutionner la vie quotidienne « tinerfeña » : l’apparition du télephone !

Tous nos remerciements au Colectivo Arguayo, pour tant de récits, textes, et investigations patiemment engrangés, qu’ils nous ont fait partager à l’occasion de ce Centenaire, et tout spécialement à Enrique Pérez Alegría, pour ses interventions, exposés, et pour son amabilité amusée…
(A venir : Fiche Technique Randonnée au Chinyero – Exposition permanente sur le Volcan Chinyero - « La Casa del Patio, Santiago del Teide)
A feuilleter :
Guide des Volcans Europe et Canaries
- Chinyero, éruption de Mai 1706 sur Vida de Sol
- Les 100 ans du Chinyero (chapitre 1) sur Vida de Sol
- Santiago del Teide
- El Tanque
- Cities on Volcanoes
- Iter
- Revista Histórico - Cultural de la Villa de Santiago del Teide Colectivo Arguayo – 1986
- Un Siglo de la Erupción del Volcán Chinyero
Elena Gonzalez - Departamento de Geografía y Ordenación del Territorio, Área de Geografía Física,Geomorfología Territorio y Paisaje en Regiones Volcánicas