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Dur d'être une femme

Publié le 06 février 2010 par Saint Pingouin
Le manchot ayant eu la mauvaise idée de trouver du travail avec des horaires à la con (bon, je râle pas, on va pas se plaindre d'avoir du travail quand même), je n'ai plus personne pour m'accompagner au fitness le soir.

Je suis donc obligée de porter mes affaires toute seule, ce qui est déjà scandaleux pour un pingouin de mon rang, mais en plus, je n'ai personne pour me défendre pendant le cours.

L'autre jour deux poufiasses sont entrées dans la salle, ont posé leurs affaires à côté des miennes alors qu'il y avait de la place, non sans me balancer leur manteau dans les jambes au passage (OK elles ont dit pardon, mais elles auraient pu m'éviter très largement...). Le tout avant de décider que le cours allait être trop fatiguant (forcément, c'est de l'aérobic, par de la sieste), et donc de se barrer non sans m'accuser au passage d'avoir volé le portable de l'une d'entres elles (alors que c'est sa copine qui le tenait dans sa main).

J'ai aussi eu droit au dialogue horripilant dans les vestiaires (femmes de 50 ans minimum) :

- Haaaan t'es toute bronzée !!
- Ouais, je reviens de vacances tu vois... mais là je commence à sentir le décalage horaire, c'est dur.
- Hannn oui ma pauvre, vraiment trop dur.

Autre discussion très importante dans le vestiaire :

- Haaan mais ça te brûle pas les cheveux le fer à lisser ?
- Naaaan arrête ya un truc pour régler la température en fonction de la nature de tes cheveux ! Ca marche d'enfer !
- Ah ouais ça donne de beaux résultats ! Mais j'ai lu que cette année la mode c'était les cheveux frisés ! (une femme cherchera toujours à casser son interlocutrice après lui avoir fait un compliment).
- Ah ben ouais toi c'est bien c'est naturel alors t'es à la mode !

Bref, ceci n'est pas le pire car j'arrive à me contrôler.
Le pire, c'est de rentrer. Parce que c'est le soir, qu'il est tard, que le manchot n'a même pas eu l'idée de m'attendre à la sortie du club, et qu'il faut que je rentre à pied, en passant à proximité de la gare.
Et la gare, le soir, tard, quand tu es une femme seule, et bien c'est pas le truc le plus sympa.

J'ai même pas essayé de compter le nombre de tarés qui me faisaient des avances (puis m'insultaient parce que je ne répondais pas en raison de ma démarche beaucoup trop rapide et de ma trouille, et de toute façon si vous leur répondez ils engagent la conversation et ne vous lachent pas jusqu'à ce que vous leur lachiez votre numéro de portable - en l'occurrence un numéro bidon ou celui de votre ancien chef que vous détestez).

Tout ça pour avoir droit à une pizza maison en rentrant (entendez de la pâte à tarte avec de la sauce tomate étalée dessus, et c'est tout). Un plat de choix quand on a une belle plaie dans la bouche qui vous empêche de manger toute nourriture potentiellement acide.

Mais tout ça n'est pas fini :
En rentrant du travail, vers 18h30, car moi aussi je travaille, pour que mes connards de voisins assistés puissent avoir des subventions pour aller faire les soldes et les courses, je jette un oeil au frigo et me mets à confectionner une magnifique quiche maison avec courgettes et olives ainsi qu'une bonne quantité de risotto aux courgettes et aux olives et aux petites herbes, lorsque je reçois un message du manchot, toujours au travail : "alors tu t'éclates bien sur la wii ?". Réponse : ben non, figure toi que je te prépare à manger andouille.

Parce qu'être une femme active c'est ça : se lever tôt, être au travail toute la journée, préparer à manger après le travail histoire d'avoir quelques plats d'avance pour le midi et le soir, pour voir rentrer Monsieur qui se met les pieds sous la table... Encore heureux qu'il n'y a pas de gamins en plus.

Le pire du pire, c'est que tu croyais avoir fait du risotto pour 5 ou 6 personnes et qu'en réalité, ça ne fait qu'un repas au manchot. Si c'est pas injuste, hein...

Bon allez je vous laisse, ma pause déjeuner est finie, mon sandwich a été englouti, je doit me remettre au travail.

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