Romainville le 6 février 2010
Propos du père François
Lettre à Philippe Guglielmi
Je préfère continuer à te tutoyer pour ne pas imiter ces vieux parlementaires qui se vouvoient en séance et se tutoient à la buvette.
- Il n’est pas si lointain le temps où tu me disais que tu admirais mon écriture.
- Il n’est pas si lointain le temps où je te disais que j’appréciais chez toi le fait que tu préfères foncer sur tes adversaires plutôt que de dégoiser des saloperies derrière leur dos.
- Il n’est pas si lointain le temps où je te disais que, la perfection n’étant pas de ce monde, je pensais que dans une démocratie (régime imparfait s’il en fut, mais le seul supportable), le PS est sans doute le moins mauvais parti existant, et qu’en tous les cas, en ce qui me concerne, je me méfiais comme de la peste de toute forme de totalitarisme, de droite comme de gauche. (Ce genre de position ne me fait pas que des amis).
_Il n’est pas si lointain le temps où je te disais que le principal défaut des socialistes romainvillois était de faire alliance avec le duo campionno=valsiste, et, ce faisant, de contribuer à faire rester en place une femme qui, en multipliant les changements d’alliance, les palinodies et les faux semblants est parvenue à créer dans cette ville un climat méphitique et délétère.
J’ajoutais même que j’étais prêt, si vous cassiez avec le duo, à soutenir une candidature socialiste aux cantonales (là non plus je me suis pas fait beaucoup d’amis.)
Je pensais donc que, au delà de bagarres inévitables, nous pouvions nous comprendre ou, tout du moins, coexister.
C’est dire ma stupéfaction quand j’ai reçu une lettre d’un monsieur Guttieres m’invitant à choisir un avocat (je ne le ferai pas) et à « retirer » sous huitaine un texte que j’avais produit le 18 décembre dernier (je ne vois pas comment on peut « retirer » un mail).
J’avais gardé secrète cette correspondance (et les deux mails qui ont suivi et qui étaient allés se loger - allez donc savoir pourquoi - dans la rubrique « courrier indésirable ) , pensant qu’elle était de nature à te nuire auprès des électeurs (déjà qu’il n’y en aura pas beaucoup) car il n’est jamais glorieux de jouer les « rapporteurs ».
Tu as cru bon de la rendre publique dans un mail adressé à Laurent Jen (dont j’attends, comme toi, qu’il démente mes propos).
Tu as utilisé ma liste de destinataires (pourquoi pas le blog du PS ? Parce qu’il n’a pas de lecteurs ?) Ca ne me dérange pas ; c’est toi que ça devrait déranger, puisqu’il y a, parmi eux, des gens que, visiblement, tu n’apprécies pas. Je rappelle à ce propos qu’ils ont presque tous demandé à figurer parmi mes lecteurs et peu m’importe qu’ils soient de droite, d’extrême droite, de gauche ou d’extrême gauche : si on ne s’adresse qu’à des convertis, on ne risque pas de faire d’adeptes. Surtout, mes mails ont pour but de porter à la connaissance du maximum de gens les actions de la maire Valls.
Pour moi, tous les partis se valent. ( je ne suis au comité citoyen que parce qu’il n’est pas un parti) ; tout dépend de l’usage qui en est fait.
Le pauvre Cukier pense (et dit) que je suis un « anarchiste de droite » ; comme d’habitude, il se trompe ; je suis peut - être anarchiste, m ais j’ai toujours penché nettement à gauche.
J’ai toujours nettement préféré la gauche, la vraie gauche, celle qui ne se paie pas de mots et qui fait correspondre ses actes avec les principes qu’elle défend.
C’est dire que, quand j’ai vu le PS romainvillois voter avec la maire des décisions inadmissibles, (modification du règlement intérieur du conseil municipal, expulsion de la Ferme Carnot, création d’un deuxième club de foot, superfétatoire, création d’une association de défense du Trianon, rédaction par toi - même d’éditoriaux dans le bulletin du même Trianon etc. etc.), mon émotion fut grande.
L’indignation devint fureur quand vous avez accepté que, seule des neuf villes de la nouvelle intercommunalité, Romainville ne laisse aucune place à son opposition dans les nouvelles instances.
Comment, Philippe, peux-tu justifier une pareille attitude ? Et n’y a-t-il personne pour protester dans vos rangs ?
Mon mail du 18 décembre fut rédigé sous le coup de la colère ; il traduit ma rage, car si, venant de la droite, je ne m’étonne pas de certaines dérives, venant de la gauche qui se dit le défenseur des grandes valeurs de notre république, elles deviennent pour moi insupportables.
Je viens de relire ce mail qu’Alain H m’a imprimé pour l’occasion (je ne conserve pas mes « œuvres », trop peu importantes à mes yeux).
Les termes en sont vifs, mais :
- Il ne s’agit pas d’un écrit public, le « cactus rouge » ayant cessé de paraître à l’époque.
- Il n’y a dedans ni diffamation (tu le reconnais toi-même), ni injure.
C’est dire que si, à mon grand regret, tu décidais d’ester en justice, je t’attendrais de pied ferme, en faisant valoir devant le tribunal, les injures que tu as proférées à mon endroit, telles que « pas respectable », « pas courageux », « vomissures », ainsi que tes diffamations, comme par exemple quand tu m’attribues les mots « tous pourris » que je n’ai jamais prononcés et qui n’appartiennent pas à mon vocabulaire.
Tu vois, Philippe, je ne crains pas la justice, mais je ne la souhaite pas non plus. Je serais même navré d’en arriver là, car je t’ai déjà dit que je ne suis pas un « chicanoux », bien au contraire et que je condamne les gens qui passent leur temps devant les tribunaux.
Ce doit être mon côté anar.
Je fais appel à ta raison.
Je fais appel à ton bon sens.
Je te salue.
François Le Cornec
Mon mail est déjà beaucoup trop long ; je reviendrai ultérieurement sur le Secours Populaire.
Note de l'admi. : ce serait bien que vous régliez vos différents face à face, au besoin devant un café.
Vous n'avez surement pas besoin de notoriété, surtout de cette manière !