Lyon, 6ème arrondissement, samedi 8 février 2010, vers 11 h 30.
Jour de marché sur la place. Encombrement d'étals divers, foule de piétons traînant derrière eux des sacs sur roulettes surchargés, voitures garées n'importe comment, en double file de préférence. Parmi les piétons, beaucoup de personnes âgées. Et votre serviteur, planté au coin d'une rue, se demandant s'il va réussir à traverser au milieu du ballet incessant de véhicules de tout poil. (Feu tricolore absent.)
Un couple d'âge très respectable se lance sur la chaussée, empruntant le passage piéton. Arrive une voiture qui freine au dernier moment, frôle le caddie de Madame et manque éjecter Monsieur quelques mètres plus loin. Fureur (compréhensible) du couple qui commence à rouspéter à voix haute et à dire des choses désagréables au conducteur.
Ledit conducteur ouvre la portière de sa voiture et lance cette phrase mémorable : « Mon pied a glissé sur la pédale ». Excuse à son avis largement suffisante pour avoir failli expédier ad patres deux personnes. Mais on sent nettement dans le ton de la voix qu'il se retient, et que si cela n'avait pas été deux vieillards chancelants, il serait carrément sorti pour boxer l'outrecuidant personnage ayant osé lui faire remarquer qu'il conduisait comme une patate.
Je n'ai pas entendu ce que lui a répondu le vieux monsieur. Je ne pense pas que ce soit une réplique du genre « et moi, mon pied pourrait bien glisser sur vos fesses ». Pourtant, Dieu sait qu'on aurait eu envie non seulement de la prononcer, mais de la mettre à exécution.
Morale de cette histoire ? Aucune. C'est simplement une anecdote banale, telle qu'on peut en vivre des dizaines par jour...