Football - Ligue 1 - Retour sur la 23ème journée

Un championnat relancé ?

PSG 0-3 Lorient : Paris touche le fond

Après une bonne entame de partie dans laquelle Hoarau s'est injustement vu refuser un but, le Paris Saint-Germain a totalement sombré face à Lorient, en encaissant 3 buts en moins de 15 minutes.

Rien ne va plus du côté de la Porte d'Auteuil. L'entame de match était pourtant parisienne. Après moins de dix minutes de jeu, Hoarau récompensait les bonnes premières minutes des siens suite à un centre de Luyindula. Malheureusement, l'arbitre signalait un hors-jeu pourtant inexistant... (8ème). Après vingt minutes de jeu, Lorient ne s'était créé qu'une seule occasion, par l'intermédiairede Koscielny qui obligeait Edel à se coucher (11ème). Mis en difficulté par Paris, les Merlus sont parvenus à inverser la tendance en trois minutes. Premier acte, Armand taclait irrégulièrement Diarra dans la surface. Penalty que Vahirua transformait (0-1, 24ème). Dans la foulée, Gameiro concluait victorieusement un magnifique une-deux avec Vahirua (0-2, 26ème). Abandonnés par un Parc médusé et moqueur, les hommes d'Antoine Kombouaré ne relevaient pas la tête. Pire encore, ils encaissaient un troisième but signé Amalfitano, auteur d'un lob précis qui laissait Edel impuissant dans une défense aux abonnés absents (0-3, 36ème). Dans les minutes suivantes, Audard permettaient aux visiteurs de conserver cette avance décisive en repoussant les tentatives répétées de Luyindula (39ème) et d'Erding (41ème, 43ème).

Au retour des vestiaires, l'on pouvait au moins espérer voir une réaction d'orgueil des Parisiens. Mais si leur ego est bien surdimensionné, ce n'est pas le cas de leur fierté. Dans une ambiance de corrida où chaque passe lorientaise était accompagnée d'un "olé", la révolte du PSG ne se produisait pas. La plus grosse et la seule véritable occasion du second acte était d'ailleurs lorientaise. Sur un débordement côté gauche de Gameiro, Amalfitano tentait de lober Edel, en dehors de son but pour une raison inconnue. Tout le monde croyait au quatrième but mais Traoré avait bien suivi et dégageait sur sa ligne (50ème). Entré à la place de Hoarau, pourtant le meilleur Parisien sur le terrain, peu avant l'heure de jeu, Giuly tentait bien d'apporter un peu de folie, sans véritable succès. Pour la première fois de la saison, des "Kombouaré démission" descendaient des tribunes à moitié vides. Alors que les supporters sortaient les mouchoirs blancs en signe d'adieu à une équipe qu'ils n'ont plus envie de soutenir, Lorient gérait tranquillement la fin du match et se permettaient même de jouer à la passe à dix. Lorient confirme qu'il apprécie particulièrement le Parc des Princes.

Lorient, notamment grâce à un très bon Audard en première période et à un Gameiro des grands soirs, a infligé au Paris Saint-Germain sa quatrième défaite consécutive en championnat. Cela ne s'était pas produit depuis 11 ans. Aucun esprit de révolte, aucune action bien construite, une défense consternante, des visages baissés... Ce soir, Paris a touché le fond. Du moins, on l'espère car dans le cas contraire, la Ligue 2 pourrait se rapprocher.

Rennes 4-2 Bordeaux : Rennes se fait le champion

Le championnat serait-il relancé ? Alors qu'à la trêve, beaucoup le voyaient déjà en route pour un deuxième titre de champion de France consécutif, Bordeaux, défait à Rennes au terme d'un match fort en rebondissements, voit son avance se réduire à grands pas.

Quelle entame de match ! Au terme d'une contre-attaque rondement menée, Marveaux, qui ne cesse de m'impressionner (Raymond si tu m'écoutes...) ouvrait le score d'une frappe placée à ras de terre (1-0, 4ème). Les Rennais qui réalisaient une énorme entrée en matière asphixiaient totalement des Bordelais dépassés, notamment sur les phases défensives. Quelques minutes après la sortie sur blessure d'Alou Diarra (14ème), Marveaux, fauché irrégulièrement par Plasil dans la surface, provoquait un penalty. Briand se chargeait de transformer l'offrande de son partenaire (2-0, 17ème). Ce deuxième breton avait le mérite de réveiller les hommes de Laurent Blanc qui se procuraient enfin des occasions. Tranquille pendant trente minutes, Douchez répondait présent sur les tentatives de Plasil (30ème), de Gourcuff (35ème) et de Gouffran (37ème).

Sur le reculoir pendant près de vingt minutes, les hommes de Frédéric Antonetti repartaient tambour battant après la pause. Sur un service de Leroy, Bangoura armait une sublime frappe cou-de-pied à qui venait mourir dans le petit filet opposé de Carrasso, impuissant (3-0, 48ème). Assommés, les Girondins étaient proches d'encaisser un quatrième but lorsque Marveaux se jouait de Chalmé avant d'enrouler son tir qui passait devant la ligne de but (58ème). En difficulté dans le jeu, les Girondins s'en remettaient aux coups de pieds arrêtés pour revenir. Sur l'un d'entre eux, Gouffran, libre de tout marquage au premier poteau, fusillait Douchez de la tête (3-1, 64ème). Quelques minutes plus tard, Wendel, toujours sur coup-franc, enroulait parfaitement sa frappe qui terminait sa course dans les filets du portier rennais qui n'esquissait pas le moindre geste (3-2, 69ème). Relancée, la partie ne l'était que dix minutes. Tout juste entré en jeu, Gyan s'infiltrait plein axe, dribblait Planus avant d'armer une sublime frappe enroulée du droit que Carrasso ne pouvait que dévier (4-2, 78ème). Cette fois, s'en était trop, même pour Bordeaux.

Grâce à un collectif époustouflant et à quelques individualités, Rennes a fait tomber le champion de France qui a pourtant cru pouvoir revenir en seconde période. Le leader ne possède plus que trois points d'avance sur son dauphin.

La stat : 6

6 comme la série de matches sans que Saint-Etienne ne marque le moindre but à domicile, soit plus de quatre mois de jeûne pour le public de Geoffroy-Guichard. Cette série a pris fin dimanche après-midi, et de quelle manière ! Contre Monaco, qui a déçu après ses trois victoires consécutives en championnat, l'ASSE a inscrit trois beaux buts, dont une inspiration géniale d'Emmanuel Rivière qui a conclu en beauté une partie bien maîtrisée par les Stéphanois qui s'éloignent (définitivement ?) de la zone de relégation.

La décla : Didier Deschamps (entraîneur de Marseille)

Défait à Montpellier le week-end dernier, l'OM a réalisé une excellente semaine en se qualifiant tout d'abord pour la finale de la coupe de la Ligue puis en écrasant une bien faible équipe de Valenciennes totalement dépassée par la fougues des Phocéens, et notamment du quatre de devant composé par Ben Arfa, Gonzalez, Valbuena et Brandao ainsi que Cheyrou. Désormais cinquièmes avec un match en retard, les hommes de Didier Deschamps se relancent dans la course au titre, mais l'entraîneur marseillais préfère rester prudent : « Il y a beaucoup de mistral à Marseille. La semaine dernière, on était au fond du trou alors ce soir (Ndlr : dimanche) je ne vais pas parler de titre ! Il y a beaucoup de matches à jouer, même si ce week-end plusieurs équipes ont perdu des points. Il faudra faire le maximum pour avoir le plus de points possibles en février/mars car à partir d’avril, c’est le sprint final. Pour l’instant, c’est trop loin même si ce week-end, on a pris trois points sur les autres. C’est une bonne nouvelle. » La prudence est de mise sur la cannebière.

Ce qu'il faut retenir :

- La victoire sans trembler de Montpellier. Face à une équipe de Boulogne qui n'avait tout simplement pas les armes nécessaires pour mettre en difficulté la défense héraultaise, le promu a fait le métier pour s'imposer finalement sans la moindre crainte et s'impose un peu plus comme un candidat à la Ligue des Champions.
- Le match nul logique entre Sochaux et Nancy. A égalité au classement, les deux équipes, qui ont chacune eu leur mi-temps, n'ont pas pu se départager. A noter que la toile d'araignée de la lucarne droite de Teddy Richert a pris un sacré coup à la demi-heure de jeu sur la frappe surpuissante d'Isser Dia.

- L'incroyable victoire de Grenoble qui, au terme d'une prestation de très haute facture, a littéralement explosé Auxerre, pourtant considérée jusque-là comme l'une des meilleures défenses du championnat. Toujours bon dernier, le GF38 se regonfle le moral et se remet à croire à un utopique maintien.
- Le nouveau coup d'arrêt de Lille. Menés au score, les Nordistes ont su accélérer en seconde période pour ramener le point du match nul de Nice. Les hommes de Rudy Garcia auraient même pu s'imposer avec un peu plus de réussite. Du côté de la Côte d'Azur, les Niçois ont quelque peu stoppé l'hémorragie mais restent en position délicate.
- Le premier succès de Lens en 2010. Certes, c'était contre Le Mans, plus mauvaise équipe à l'extérieur (pas le moindre point de marqué !). Cette victoire permet aux Lensois de compter 14 points d'avance sur le premier relégable qui se trouve être Le Mans.
- Le Grand Lyon qui n'est pour l'instant qu'un Lionceau. Bouscoulés dans les grandes largeur par Toulouse, qui semble s'être plutôt bien remis de son élimination de la coupe de la Ligue en milieu de semaine, les Gones, à dix contre onze pendant plus de 20 minutes, peuvent s'estimer heureux de repartir avec le point du match nul.