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A Lhasa de Sela
Si belle et si fragile, posée dans un torrent de larmes.
La musique s’arrête au rond-point des pleurs.
Elle nous laisse orphelins de notes endiablées.
C’est un souvenir qui vogue dans la nuit de la mémoire.
L’été se faisait beau en des scènes avides.
Il nous fallait tout écouter de ce qui venait.
La voie lactée se penchait dangereusement, suspendue à ce souffle.
L’air se faisait léger pour accompagner les lèvres qui fredonnaient.
L’accent se faisait rauque, indéfinissable.
Montréal prenait l’accent marseillais, pour aborder aux ports du Nouveau Mexique.
*
Si belle et si fragile, posée en ce torrent amer.
Nos lèvres t’accompagnaient sur ces océans de tendresse.
*
Que reste-t-il, une fois les yeux fermés ?
Si belle et si fragile, dans cette impétueuse vie.
Nous sommes tous embarqués sur un rafiot qui prend l’eau,
Chaque jour un peu plus.
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Manosque, 6 janvier 2010
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