Les quatre vérités de Benoit Vaugrenard (Française des Jeux)

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VAUGRENARD Benoit
comité de Bretagne de cyclisme
de Fabien Charrel


Les quatre vérités de Benoit Vaugrenard (Française des Jeux) Questions indiscrètes frisant parfois l’ironie ou la curiosité sur, le salaire des coureurs, le climat au cœur du peloton, l’entraînement ou le dopage. Ce sont bien souvent des sujets tabous que les coureurs évitent. Benoît Vaugrenard (28 ans), lui, n’a pas botté en touche. D’accord, il n’y a pas de quoi alimenter encore une chronique people dans la Bretagne Cycliste mais, nous voilà au moins au courant de quelques indiscrétions. Morceaux choisis.

Est-il vrai que les cyclistes sont toujours les sportifs les plus mal payés ?
Non, je ne le pense pas. Nous sommes encore loin des salaires mirobolants de certains footballeurs, mais ça va. Moi, en tout cas, je ne vais pas me plaindre. Nos salaires sont généralement révisés lors du renouvellement des contrats et, même si ce n’est pas le cas de toutes les équipes, nous touchons aussi des primes de victoires. Je ne connais pas le salaire moyen du peloton (136 000 € par an selon le site de l’UCI, N.D.L.R) mais, je pense me situer un peu au-dessus. Depuis 2005, depuis la mise en place de l’UCI Pro Tour, les choses ont beaucoup évolué. Cela dit, dans certaines équipes continentales, il doit y avoir encore des gars qui se contentent du smic.
Est-il vrai qu’il n’y a plus de coureur dopé dans le peloton français ?
Je veux le croire même si, avec le cas d’Aurélien Duval dans notre équipe, je suis mal placé pour en parler. Il a pris un coupe-faim et c’est plutôt une négligence qu’un truc intentionnel… Non, au niveau Français, il y a eu une grande prise de conscience. Moi, je n’ai pas connu les années avant 98 mais, je vois, comme tout le monde, que nos résultats sur le plan international ne sont plus les mêmes. On a peut-être à tort des complexes d’infériorité mais, ça veut dire aussi que toutes les nations ne sont pas à la même enseigne…

Est-il vrai que les coureurs français ne s’entraînent pas assez ?
Non, je ne connais pas le programme d’entraînement des équipes ou des coureurs étrangers mais, je crois pouvoir dire que nous n’avons rien à leur envier. Moi, je fais environ 32 000 km par an. En ce mois de janvier, j’en suis à 22 h par semaine. Depuis mes débuts, en minimes, je note toutes mes sorties et j’augmente tous les ans ma charge de travail. Gilles Quentin, Bernard Bourreau ou Frédéric Grappe qui m’ont suivi par le passé, peuvent témoigner de mon sérieux à l’entraînement. Aujourd’hui, je travaille seul, aux sensations lors des grandes sorties et avec un cardio fréquencemètre quand je fais de l’intensif. Là, je viens d’acheter un SRM pour contrôler aussi ma puissance… En vérité, je crois aujourd’hui bien me connaître et je sais ce que je dois faire pour être au top à l’approche de mes objectifs.

Est-il vrai qu’il y a des échappées autorisées et d’autres condamnées d’avance sur le Tour de France ?
Il faut toujours tenter sa chance quand on en a l’opportunité. Une étape du Tour, ça ne se négocie pas. Certaines équipes, celles ayant des leaders qui jouent le classement général, délaissent un peu les étapes de plaines. Moi, je n’ai pas le choix, je dois cibler celles qui me conviennent le mieux et ne pas rester cogiter dans le peloton en me disant que l’échappée n’ira pas au bout. À une époque, Mario Cippolini imposait un peu sa loi, mais aujourd’hui, personne ne décide de la conduite à tenir.

Est-il vrai qu’on vous a reproché de ne pas boycotter la 10e étape du Tour cet été ?
Non, j’avais décidé de faire cette étape devant et j’ai tenu ma parole. Ca n’avait rien à voir avec ma position au sujet des oreillettes. Le débat n’a d’ailleurs pas eu lieu. Tout le monde s’accorde à dire que les oreillettes bloquent le déroulement des courses et le côté sensitif des coureurs mais, pour la sécurité, c’est aussi un moyen d’information non négligeable.

Est-il vrai que vous exercez le plus beau métier qui soit ?
Je pense, c’est vrai, être un privilégié, puisque je vis de ma passion. Et puis, je vois comment ça se passe ailleurs, avec les suppressions d’emplois, la crise, et tout le reste… Moi, j’ai toujours été dans le vélo. Mon père était président du Véloce, mon frère, mon beau-frère (Denoël Chedaleux), mes amis font également du vélo. Dans l’équipe, je m’entends super-bien avec Sébastien Chavanel et Frédéric Guesdon et je roule aussi très souvent avec Lilian Jégou et Laurent Pichon. Non, franchement, même si footballeur ce n’est pas mal non plus, je trouve que j’ai un beau métier. Cela dit, il y a aussi des contraintes. Quand il faut quitter la maison, quitter Virginie et Bérénice, il m’arrive parfois d’avoir un peu les boules.

  Recueilli par Guy JOURDRE

source: comité de Bretagne de cyclisme

Benoit VAUGRENARD en bref...

Français

Né le 05/01/1982 à Vannes

Pro en 2003

Equipes successives : FDJEUX.COM 2003-2004 / FRANCAISE DES JEUX 2005-2010

7 victoires

2003 (0)

5ème du Championnat de France clm

-

2004 (0)

-

2005 (0)

2ème de Paris-Bourges

5ème du Tour Nord-Isère

-

2006 (0)

6ème du Circuit de la Sarthe

-

2007 (3)

Championnat de France clm

PolyNormande

Camors

3ème de Paris-Camembert

5ème du Tour du Finistère

-

2008 (3)

Tour du Poitou-Charentes

Une étape du Tour du Limousin

Une étape du Tour du Poitou-Charentes

2ème de la Route Adélie

3ème de Paris-Camembert

4ème du Circuit de la Sarthe

-

2009 (1)

GP d'Isbergues

3ème du Circuit de la Sarthe