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Campagne électorale : Sarko – plus démago que jamais - s’occupe même des boutons de guêtre !

Publié le 09 février 2010 par Kamizole

sarkozy-epicerie-souday-41-9-fev-2009.1265743434.jpgLes boutons de guêtre, si on en portait encore, c’est la première idée qui me soit venue en voyant ce titre sur la Une du Monde Sarkozy vérifie que tous les villages ont un distributeur de billets. Pour accréditer l’idée qu’il est obligé de s’occuper de tout. Mais si les autres sont si nuls c’est bien la preuve par l’absurde qu’il est incapable de s’entourer de personnes compétentes… Nicolas Sarkozy se met donc en campagne puisque visiblement celle-ci part en couilles pour l’UMP. Je lisais dernièrement que Xavier Bertrand promettait qu’il y aurait des surprises. J’ai quand même l’impression qu’il rêve debout.

Là, Nicolas Sarkozy “bat la campagne” pour Hervé Novelli, ex-facho notoire mais sans doute honteux puisqu’il menaça ou fit un procès à FR3-Centre pour avoir osé évoquer son sulfureux passé. J’en avais parlé à l’époque à la suite d’articles de Libé-Orléans.

Le titre ne révèle pas tout à fait la réalité. Car il ne s’agit pas, semble-t-il que chaque village soit doté d’un distributeur de billeTs mais uniquement les bourgs centre. C’est d’autant plus logique que les bureaux de poste ferment à la pelle dans les villages. On dit merci qui ? Sarko, of course.

Or donc, Sarko fait assaut de la démagogie la plus répugnante qui soit. Mais rien d’étonnant quand on le sait adepte du double sinon triple ou quadruple discours en fonction de son auditoire. Ça commence bien fort quand il justifie le fait de s’intéresser aux distributeurs automatiques de billets “C’est quoi le rôle du président de la République ? Se piquer de choses tellement grandes que personne ne les comprend”… Même pas lui, mais c’est une autre histoire eût dit Rudyard Kipling.

Le rôle d’un président de la République n’a jamais été de se préoccuper d’intendance, de se substituer au gouvernement ni moins encore d’être un chef de meute partisan. Se tenir plutôt “au-dessus de la mêlée”.

Autrement dit, il prend carrément les ruraux pour des cons ce me semble. Ben, dame, quoi. Il n’y qu’à Paris qu’on réfléchisse à des choses sérieuses. Pour lui, les culs-terreux – chez moi, n’y voyez nulle injure, je me sens de la famille – ne s’intéressent qu’à leurs champs, leurs vaches et leurs tracteurs. Qu’il y en ait à l’évidence de plus cultivés que lui – ce n’est guère difficile ! – lui passe largement au-dessus de la tête.

Il fait semblant de s’intéresser aux gens alors qu’il est bien connu qu’il s’en fout totalement. Autographes, photographies, petits mots gentils – “ne prenez pas froid”, “merci”, “ça vous a réussi” –, M. Sarkozy était en opération séduction. Nous apprendrons sans doute rapidement que cet auditoire avait été trié sur le volet – taille comprise ?

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- par les bons soins des préfets, toujours tremblants dans leur calcif pour leur carrière si quelque chose se passait mal.

Rencontrant des ouvriers CGT d’une usine de sous-traitance pour l’automobile et l’aéronautique – il en reste au moins une sur le champ de bataille de désindustrialisation où les morts sont au moins aussi nombreux qu’à Waterloo vu par Fabrice Del Dongo dans la Chartreuse de Parme - il semble les avoir mis dans sa poche en reprenant son antienne favorite «travailler plus pour gagner plus», la fin des trente cinq heures, la suppression de la taxe professionnelle – mais quand les impôts locaux augmenteront nécessairement pour la compenser, ils sentiront passer la douloureuse - et les heures sup’ défiscalisées. Ça tombe bien, ils en font et payent moins d’impôts. Quand ils auront compris que moins d’impôt c’est autant que l’Etat leur pique(ra) en plus dans leur poche par d’autres moyens, ils déchanteront itou.

Nicolas Sarkozy qui s’apprête à remettre le couvert avec la taxe carbone – et donc toucher au porte-monnaie des ruraux qui font plus de déplacements en voiture que les urbains - ne peut s’empêcher d’y aller de son petit couplet pro-rural : “Je ne veux pas qu’on culpabilise la France rurale en disant que vous polluez quand vous vous déplacez. On ne peut pas faire un métro”, explique M. Sarkozy, fustigeant “les cars ou les TER diesel qui roulent à vide”

Ben voyons ! C’est le coup de pied de l’âne contre les Régions - dirigées par la gauche - qui ont en charge les transports interurbains et ont fait des efforts considérables dans ce domaine. Arnaud Leparmentier pointe d’ailleurs la contradiction – grand clivage sarkophrénique conviendrait mieux – A Paris, M. Sarkozy vante les TGV. En province, il précise : “Je ne veux pas que cela se fasse au détriment des trains Corail”.

On voit bien qu’il ne voyage pas dans la France rurale et moins encore dans les transports en commun. Fi ! donc… vade retro populo. Alors, que c’est tout ce que j’aime, entendre les conversations, prendre le pouls du pays, en quelque sorte. Je prenais régulièrement le car pour aller en Sologne, pour les vacances ou parfois les grands week-end quand j’étais ado et cela m’était déjà un vrai régal. Un peu comme les rades dans les villages quand je m’arrêtais pour des pauses cafés sur de longs trajets en voiture.

S’il y a encore des “michelines” diesel serait-ce la faute des régions si la SNCF n’a pas électrifié toutes les voies ? J’ai le souvenir d’un vrai tape-cul entre Saint-Claude et Bourg-en-Bresse à la fin juillet 2003. Tout tremblait tellement que j’avais du mal à lire Le Monde. Alors que nous avions vu quelques minutes avant de monter dans la micheline un super petit train flambant neuf entrer en gare, venant de Moret.

Pour ce que je connais le mieux, la Région Centre ou le Languedoc, les cars ou les TER ne roulent pas du tout à vide. Les horaires sont étudiés en fonction des besoins. Ils auraient même plutôt tendance à être surchargés… Encore un gros mensonge ! Mais mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.

Mais le clou, c’est sa diatribe sur la réglementation excessive. Avec en exemple les crèches et les gardes d’enfant. Dont il ne sait pas qu’elles manquent dans les campagnes, sans doute parce que les femmes ne sont pas supposées travailler en dehors de chez elles. Cette réglementation n’est heureusement pas obligatoire chez soi, dit-il “On viendrait nous les retirer, nos enfants”… On aurait bien dû les lui retirer à voir ce qu’ils sont devenus !

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Quelle démagogie ! D’autant que je vous fiche mon billet que si le moindre drame survient que ce soit dans une crèche ou une famille sans que les services sociaux soient intervenus – cela s’est passé il n’y a pas si longtemps - il viendra tonner qu’il n’y a pas assez de surveillance, de règles et pondra sur le champ une loi compassionnelle de circonstance qui ne règlera rien car les dispositions existaient déjà.

Il défend les élus locaux - qui s’investissent à fond - dans des termes pour le moins surprenants : “Etre élu de la ruralité, ce n’est pas un métier, c’est plus que du bénévolat. C’est un apostolat”… Apostolat ! Pourquoi diable n’a-t-il dans son répertoire que des mots empruntés au vocabulaire religieux ? Mon pater, qui pourtant avait été élevé chez les bons (?) pères, n’aurait jamais utilisé pareille formule. Mais il n’était devenu ni punaise de sacristie ni grenouille de bénitier. Plutôt libre penseur.

Dernier tacle contre les élus des collectivités locales - souvent socialistes – qui réclament davantage de subsides notamment en raison des charges transférées par l’Etat sans qu’elles soient intégralement compensées et la disparition de la taxe professionnelle. Pour Sarko, vouloir en même temps l’autonomie fiscale et la solidarité des collectivités les plus riches par le biais de la péréquation est contre-nature : “L’autonomie, ce n’est pas la folie fiscale qui consiste à augmenter les impôts et créer des emplois de fonctionnaires”

Toujours sa phobie des fonctionnaires ! Parce que les communes, les départements et les régions s’administrent toutes seules, sans personne. Pas de personnel dans les cantines, les écoles, collèges et lycées. Pas de police municipale ou d’agents d’entretien. Les crèches, n’en parlons pas. La liste serait trop longue de tous ces fonctionnaires territoriaux sans lesquels les collectivités locales ne seraient que coquilles vides sans utilité pour les citoyens.

S’agissant de son projet de supprimer un échelon entre les communes et l’Etat, il y aurait renoncé. Il a fini par comprendre – mieux vaut tard que jamais – que “C’était trop simple, car la France n’est pas une page blanche, elle a une histoire”… Preuve s’il en est qu’il n’est ni se sent vraiment Français, du moins par le cœur et l’esprit. Alors qu’il voulait nous infliger son nauséabond débat sur l’identité nationale.

Il entendait bien évidemment supprimer les départements, trop nombreux à son goût semble-t-il. Or, les Français sont attachés à leur département. Il suffit de constater la levée de boucliers contre la suppression du numéro de département sur les plaques d’immatriculation. Les départements, c’est plus de deux ans d’histoire depuis la Révolution. Un lien bien plus proche que la Région, de création récente. Les limites des départements ont été calculées de manière à ce qu’il ne fallût pas plus d’une journée à cheval pour se rendre des confins à la ville chef-lieu.

Mais pour savoir que la France a une histoire, encore faut-il la connaître et s’y intéresser. On comprend quelle place il lui réserve quand il est question de supprimer les cours d’histoire en terminale scientifique. J’ai eu la chance d’avoir un père très féru en histoire qui sut de surcroît nous y intéresser quand nous étions enfants ma sœur et moi en nous racontant nombre d’anecdotes. Ce qui explique sans doute que je sois toujours aussi passionnée et gourmande d’en apprendre toujours plus.


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