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Sport et intégration sociale.

Publié le 10 février 2010 par Vinz

Le sport comme outil d’intégration sociale et de citoyenneté

L’intégration par le sport ? Une idée pas vraiment nouvelle. En effet, les acteurs de terrain, les institutions, les animateurs de sport sont confrontés directement aux problèmes de société (la consommation et à l’inverse le chômage, le manque de cadres techniques rémunérés, le manque d’équipements sportifs, les dégradations, les vols, les incendies…). Le sport semble souvent avoir été considéré comme un moyen privilégié d’intervention en réponse aux problématiques sociétales. Une multitude d’actions sont réalisées par des acteurs diversifiés (le Mouvement Sportif et les clubs, l’Éducation Nationale de la maternelle à l’université, les municipalités, les centres sociaux, les missions locales, les fédérations d’éducation populaire, des associations de quartiers…) dans le cadre du Développement Social des Quartiers, des Contrats d’Agglomération, des Contrats de Ville et de Pays…

Même si le sport ne prétend pas tout régler…

Le sport est en fait un moyen d’approche de la vie collective (engagement du jeune et lutte contre l’individualisme) pour les publics difficiles. Des milliers d’actions se sont développées en France sous le label « insertion par le sport ». Si, dans les années 1980, le problème de la pauvreté et de la misère concernait les grandes métropoles, force est de constater que tout le territoire est « touché » y compris des petites villes et villages de province qui, pour certains, ont de gros problèmes à résoudre.

Les valeurs du sport et les processus d’intégration.

Le sport intrinsèquement n’est ni vertueux, ni éducatif, ni intégrateur en soi. Ces qualités sont en fait des corollaires ou conséquences immédiates et évidentes. En réalité, le jeune qui entre dans un club de football ne s’inscrit pas pour se faire éduquer mais pour marquer des buts. En fait, le sport porte les valeurs qu’on lui attribue. La pratique sportive peut constituer un facteur d’intégration (respect des moins forts, par exemple) ou d’exclusion (chauvinisme, élitisme, nationalisme ou racisme, domination exacerbée). L’individu intégré ne perd pas totalement son identité propre : sa mémoire, ses coutumes, ses traditions, sa langue d’origine.

Le sport est, selon certains sociologues avertis, un lieu d’intégration.

Au même titre que l’école, le travail et la famille, le sport est un moyen d’apprentissage de la vie collective et des règles, il intègre naturellement les jeunes. Il s’agit d’instaurer des passerelles à partir d’activités de rue vers les activités plus institutionnelles, entre le monde sous-socialisé et la doctrine morale de l’Association sportive (la politique sous jacente étant la socialisation). En fait, il est important de pouvoir faire franchir cette passerelle fictive qui devrait exister entre l’activité de rue (à la limite inorganisable ou désorganisée) et le club sportif (organisé). Le sport de compétition permet l’intégration sociale, car il est d’abord un affrontement régulé qui permet la confrontation avec un système de droit et de devoir (le règlement). L’étape suivante se situe dans le devoir de respecter une autorité (arbitre, entraîneur), d’assurer la fonction attribuée et d’intégrer une organisation qui suppose un certain nombre de contraintes (horaires, programmation des entraînements, respect du calendrier, du règlement intérieur….). Le sport est un outil d’insertion : il constitue l’un des remèdes à la désaffiliation et à l’anomie (absence de normes sociales) en proposant des actions d’une grande diversité.

Les enjeux autour de l’insertion par le sport

Trois cultures sont impliquées :

- la culture du mouvement sportif (les éducateurs du mouvement sportif revendiquent des valeurs essentielles « sport éthique » qui sont attachées au sport),

- la culture de l’animation socio-sportive et socio-éducative,

- la culture du travail social.

La frontière entre sport éthique et sport outil est particulièrement stricte. Les règles sportives tiennent leur force obligatoire de l’engagement volontaire de la population sportive : licences des pratiquants et affiliations des clubs.

Les dirigeants développent les grands principes du sport : capacité d’organisation des  instances fédérales, compréhension mutuelle, esprit d’amitié, de solidarité, fair-play. Les animateurs formés par le mouvement sportif revendiquent le sport éthique et les animateurs formés par les associations de jeunesse vont plutôt se positionner vers le sport outil social. Pour être membre du mouvement sportif, il faut s’inscrire dans le club, prendre une adhésion, payer une cotisation et éventuellement une licence. Des éducateurs de rue ne font pas payer les jeunes pour être membres d’un groupe informel. On s’inscrit dans une démarche, on n’offre pas de pratique sportive, on utilise celle-ci.

Conclusion :

La pratique sportive est porteuse d’une véritable morale humaniste. Elle favorise l’apprentissage des valeurs aussi fondamentales pour la vie en communauté, que le respect  de l’autre, la responsabilité, la maîtrise de soi ou la solidarité et la fraternité. A ce titre, elle participe à la citoyenneté, à l’éducation et peut s’avérer un  vecteur de cohésion sociale, en sachant que la  jeunesse cherche aussi une autre voie d’épanouissement dans la société. Le sport ne prétend pas tout régler à lui seul, il est tout simplement l’un des outils incontournables au service de la jeunesse, des adultes, des seniors, des femmes, des handicapés…  pouvant apporter des réponses positives en adéquation aux problèmes de la société.


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