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Envies de printemps, de roses, d’Orient… Voici une...

Publié le 10 février 2010 par Mmepastel

Envies de printemps, de roses, d’Orient…

Voici une chanson d’amour pour Leïlah, un poème de Leconte de Lisle intitulé Les Roses d’Ispahan (Poèmes Tragiques, 1884), mis en musique par Gabriel Fauré, dont la mélodie a inspiré le tableau de Lévy-Dhurmer du même nom.

Ainsi on voit, par ricochet, les artistes se plaire et s’inspirer, créer en écho, et on se dit que tout de même, pour l’art, cette période fut belle et féconde. Tous ces talents, amis, ces salons intimes dans lesquels on cherchait la beauté, ça me fait rêver… mais le rêve est beau, la réalité est autre…

Selon Michel Faure et Vincent Vivès, cette “mélodie française” (nom donné à ces pièces musicales de l’époque) est inspirée par la Princesse de Polignac, roturière qui se hissa au rang d’aristocrate, de mécène et de Muse. Ils expliquent également que la femme est toujours célébrée dans ces “mélodies françaises”, mais en donnent une raison plus que triviale : c’est le public visé de la poésie et de la musique puisque c’est un être oisif et quasi-vacant…

Ispahan est aujourd’hui la troisième ville du pays qu’est l’Iran et qui ne fait guère rêver, mais elle fut la capitale de l’empire perse, immense civilisation, raffinée et poétique dont elle conserve les joyaux architecturaux et culturels. Là encore, le rêve est contredit par la réalité.

“Les roses d’Ispahan dans leur gaîne de mousse, 
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l’oranger 
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce, 
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger 
Sonne mieux que l’eau vive et d’une voix plus douce, 
Mieux que le vent joyeux qui berce l’oranger, 
Mieux quel’oiseau qui chante au bord du nid de mousse.
Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l’oranger
Et l’eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !
O Leïlah ! depuis que de leur vol léger 
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce, 
Il n’est plus de parfum dans le pâle oranger, 
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.
L’oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse, 
Ne chante plus parmi la rose et l’oranger ; 
L’eau vive des jardins n’a plus de chanson douce, 
L’aube ne dore plus le ciel pur et léger.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d’une aile prompte et douce,
Et qu’il parfume encor les fleurs de l’oranger,
Les roses d’Ispahan dans leur gaîne de mousse !”

Chanté ici par Karine Desayes sur un très beau disque.


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