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Road trip aux États-Unis

Publié le 10 février 2010 par Dateurenserie

Connaissez-vous une route plus longue et plus ennuyeuse que la 401, en Ontario. Avant je croyais la 30 d’une platitude des plus intenses mais cette portion de la transcanadienne en Ontario est un somnifère plus performant. On se reporte il y a deux weekends. Il est quoi? 5 heures du matin. Au moins. Je suis au volant de la voiture de N. Nous revenons d’Akwesasne dans l’État de New-York. Calmez-vous. C’est encore bien loin de la Grosse Pomme! C’est en fait à cheval sur l’Empire State et l’Ontario. Un road trip de 2 heures environ.

Y’a quoi à faire là-bas? Absolument rien en fait à part l’excitation enfantine de traverser les lignes et un Casino! Un Casino Mohawk, ça sonne plus sin city non? Comme nous sommes partis à 23 heures de Montréal, nous sommes arrivés là-bas vers 1 heures 30 du matin. 3 heures plus tard, 150 dollars chaque en moins dans nos poches et 52 bâillements, nous avons décidé de quitter. Mais pas question de faire toute la route sinon je meurs.

Il y a un Confort Inn à coté. Peut-être nous feront-ils un prix compte tenu qu’il est tard. Visiblement pas. 75 dollars US. Ma fatigue ne vaut pas ça encore. Allons voir en Ontario.

- N?…
- Oui?
- Ben, tu sais ce qui me réveillerait?
- Non?…
- Ben tsé…

Elle baissa sa tête et détacha mon pantalon. Et elle arrêta une minute plus tard.

- Je ne suis pas ben pis je ne suis pas dedans à fret de même…

Penaud j’ai remonté ma fermeture éclair et je me suis concentré sur la route tant bien que mal à la recherche d’un motel bas de gamme où dormir. Nous sommes finalement arrivés au Québec sans avoir trouvé un motel sur notre route ontarienne. Soudain, une pancarte bleue indiquant un hébergement avec une petite flèche flanquée d’un 5 capte notre attention. Le sommeil à moins de cinq kilomètres.

Le nom semblait plus classe que l’établissement. Un chinois qui baragouine l’anglais nous accueille et nous remet une petite clé. Chambre 4. Dans le temps de le dire je me retrouve nu sous les draps, fin prêt à dormir. Mais la toilette fait du bruit. Le fan mène un train d’enfer et crache des feuilles mortes que l’automne a laissées. Bref, coté qualité-prix, on repassera.

On retourne à la réception et nous demandons à être remboursés. Je négocie sauvagement en franglais avec le chinois en robe de chambre qui visiblement n’a pas envie, lui, de négocier et j’obtiens mon remboursement. Comptant car il ne comprend pas son terminal pour carte de crédit.

Plus jamais de Chinois qu’on s’est dit. Le soleil commençait à se pointé le bout du nez sur l’autoroute du Souvenir. À chaque motel où on sonnait, un asiatique unilingue anglais se pointait et proposait des tarifs allant jusqu’à 90 dollars pour dormir jusqu’à midi. Du vol. C’est à Brossard où notre profilage racial s’est arrêté. 50 dollars pour dormir jusqu’à 14 heures. Chinois ou pas, on prend! On se serait cru dans une chambre froide. Le décor était tiré des années 50 avec la traditionnelle couverture fleurie.

Fatigués de notre nuit interminable, on s’est collé sous la mince douillette. Ma pipe avortée en mémoire.

- Ça te tentes-tu?
- Non, toi?
- Non. Ben… pas tant…

D.


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