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Dur lever au beau fixe d’une aube grise.
Frêle regard porté sur monde et chose,
De sommeil encore saisi…
*
Les rêves laissent un ciel de traîne,
Aux esprits engourdis chauds sortis de sous la couette.
C’est hésitant qu’on affrète le navire du jour.
*
Vivant, bien sûr, on palpite en d’indécises amours.
Froid le vent les essaime aux points cardinaux de l’âme.
On n’ose guère s’aventurer sur les rives trop luisantes.
*
Doux parfum jeté en l’air et retombé sur le dos courbé,
L’invitation à voir et sentir s’ouvre sur une parenthèse vide.
Seules les mains amoureuses sauront bien en remplir le vase.
*
Pépites de beauté seulement entrevues en fugace rencontre,
Ephémères échanges entre pupilles de connivence,
Nous attendons patiemment le jour, le nôtre, celui qui veille.
*
Est-ce toi, tant attendue, qui esquisse un sourire ?
Je te vois qui attend ce que rien ne propose.
Tu arrêtes ton geste au carrefour de nos regards.
*
Je t’ai vue disparaître
Apparition divine
Comblant mon attente
En d’intenses soupirs
.
Rien n’est jamais su
De l’intense instant
Où deux pupilles se font de l’œil
.
Manosque, 11 janvier 2010
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