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Niqué par un «niqab»…

Publié le 11 février 2010 par Kamizole

niqab-voile-integral.1265875480.jpgJe vous rassure tout de suite, cela ne se passe pas en France mais à Dubaï. Ici, il ne serait pas possible de faire annuler un mariage pour la raison évoquée ce matin par un article de 20 minutes : il découvre que sous son niqab sa femme louche et a de la barbe. Niqab, voile intégral qu’il ne faut pas confondre avec la burqa afghane (bleue avec une sorte de grillage devant le visage) et qui contrairement aux inepties de Nadine Morano – Belphégor – ou de Frédéric Lefebvre – masque de Mickey – ressemblerait plus à mon avis à la protection d’un apiculteur.

Or donc, avant la cérémonie nuptiale il n’avait vu sa femme que sur photo. Mais paraîtrait-il on lui avait substitué celle de sa sœur. Et c’est quand il a voulu l’embrasser après que le mariage eût été célébré qu’il eut la mauvaise surprise de découvrir ces disgrâces physiques qu’il a jugé rédhibitoires au point de demander au juge d’annuler le mariage et de déposer plainte contre ses beaux-parents pour tromperie.

Je suppose que ceux-ci ne sont pas très malins. Ou alors dans les hôpitaux de Dubaï ne sait-on pas opérer un strabisme et les vertus de l’épilation y sont-elles inconnues. Mais sans doute est-ce également interdit par la religion fondamentaliste car cela exigerait de dévoiler le visage de la femme.

Plus généralement, et en tant que femme et féministe, ces mariages “arrangés” par les familles, les marieuses et tout le tremblement, m’insupportent tout autant que le voile intégral. C’est tout à fait d’un autre âge : cela existait en France jadis mais au moins les jeunes filles rencontraient-elles leur futur mari avant le jour de la cérémonie et à visage découvert.

N’oublions pas que les mœurs françaises et plus largement entendues, occidentales, ont considérable-ment évolué depuis un siècle. Pensons que les femmes portaient de longues robes et ne devaient pas dévoiler leur jambe plus haut que la cheville et qu’il était fort mal vu qu’elles sortissent “en cheveux” : entendre tête nue. Les aristocrates et les bourgeoises portaient des chapeaux – très souvent assortis d’une “voilette” qui leur masquait le haut du visage et les yeux. Il s’agissait aussi de leur éviter d’être hâlées par le soleil comme les paysannes.

Celles-ci, comme les ouvrières, portaient le plus souvent un fichu. D’ailleurs, dans le midi, comme dans tout le pourtour méditerranéen, la plupart des femmes avaient la tête prise dans un grand foulard noir. De même, dans mon enfance, pour aller dans une église devions-nous porter un foulard ou un couvre-chef quelconque. Et quand je suis rentrée à l’école d’infirmières, dans la tenue d’uniforme des “petites bleues” de l’Assistance publique l’on nous fournissait deux ou trois grands voiles que nous devions porter en stage dans les services hospitaliers et qui nous faisaient ressembler quasi à des bonnes sœurs qui avaient longtemps été les seules soignantes.

J’ai encore des photos d’identité ainsi déguisée tirées à l’école pour nous délivrer un passe. Heureusement, mai 68 venait de passer par là et j’ai très rapidement troqué cet accessoire ridicule par des calots plus seyants. Le souci de l’hygiène n’explique pas tout et quand je fus hospitalisée à Loches une des infirmières qui avait des cheveux longs les enfermait dans un bonnet en jersey chirurgical pour travailler.


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