Là où Coluche aurait dit : « des empafaits », pouvons-nous considérer nos politiques comme des emparés … désemparés ? Voilà des hommes et des femmes (dont on veut curieusement ici la parité, peut-être pour mieux partager le fardeau et les coups ?), qui veulent s’emparer de la chose publique, de la « respublica », de l’organisation de la cité. S’en emparer pour des desseins qui à d’aucuns paraissent obscurs, et finalement nous montrer combien ils et elles restent désemparés face aux bouleversements du monde.
Qui sont-ils, qui sont-elles ?
Quel est le feu qui les anime , pourquoi vouloir approcher le Soleil du Pouvoir, au risque de se brûler les ailes et tels des Icare prétentieux, retomber dans … l’amer, dans la flaque de leurs frasques ?
Signe de l’époque, il paraît de bon ton de taper sur les « politiques », de les vilipender, de les caricaturer sinon les stigmatiser. Est-ce parce que l’époque se prête à cette distanciation, à toutes ces démarcations, pour mieux s’exonérer soi-même de n’y rien comprendre ?

Alors sommes-nous condamnés à nous mouvoir avec pour seules ailes, celles de l’angélisme et du diabolisme. N’y a t’il pas une place pour la raison, le juste et le beau ? On peut, on doit l’espérer, mais l’espoir ne se décrète pas, on doit soi-même s’en convaincre. Mais nous voilà sommés de nous emparer de ce qui nous désempare, notre propre responsabilité. Pouvons-nous au moins nous tourner vers les philosophes, et attendre que de leurs hauteurs descendent quelques fortes pensées ? Se tourner certes, et même se retourner plusieurs fois, car dans cette multitude, il y en a bien quelques-uns qui finissent par avoir raison … un jour, après s’être beaucoup trompés.
Nous pourrions conclure sur notre désespérante solitude, que tout fout le camp, que les carottes sont cuites, conclure par un sauve qui peut général. Je vous invite alors à voir combien et comment nous savons être solidaires quand une catastrophe naturelle nous atteint. Certes, d’aucuns y verront un simple réflexe animal de survie, une compassion bien égoïste pour ces victimes dont on se réjouit de ne pas être, mais que l’on aurait pu être. Une compassion qui peut avoir des relents ignobles, quand on s’émeut plus de la souffrance de l’enfant qui ressemble aux nôtres, et moins à ceux d’une autre couleur. Mais à quoi bon stigmatiser ces graduations compassionnelles, elles sont le propre de l’homme. Ne pouvons-nous pas, ne devons-nous pas, en prendre acte et se faisant nous convaincre combien nous sommes frères et sœurs en humanité, tous enfants d’une même mère : la Terre ?
Peut-on imaginer que nos politiques désemparés s’emparent cette fois de ce besoin de fraternité ? Comment en douter quand on a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité ? Verrons-nous la création de l’O.N.G « Fraternité sans frontière ». Verrons-nous des politiques humanitaires nous apporter le minimum, sans lequel aucune démocratie ne peut survivre ? Dans ces temps bousculés où il semble vain de tracer des perspectives crédibles, seule demeure l’impérieuse nécessité de solidarité et de fraternité. Mais pour cela il faut au moins que les profiteurs, les cumulards n’affichent plus leur cynisme. Cela s’appelle tout simplement la décence. On ne peut pas faire montre de s’apitoyer sur ceux qui ont faim, en se curant les dents des reliefs de son dernier banquet, fut-il républicain.
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NDLR : Lire également les deux chroniques de Chambolle sur les élus locaux : majoritaires , opposants …
La z’ique de Makhno :
Mais heureusement il y a encore des “vrais BONS !”
J-P. Soisson, un député bourguignon qui préfère le Bourgogne
“Admiraaaaaaaaaaaaaaable ! Exceptionnel !”